Séquestration, coups de ceinture… Le médecin et sa femme tyrannisaient leur fille à cause de son poids
Les règles étaient affichées sur le frigo : "Pas de petit-déjeuner si le poids et plus élevé le matin que le soir, pas de dessert le soir et le week-end jusqu’à ce qu’elle redescende sous 50 kilos. (…) Peser matin et soir et noter le poids par jour." Manon, 22 ans aujourd'hui, a subi pendant plus d'un an la tyrannie de la minceur infligée par sa mère et son père, médecin à l'hôpital de Péronne. Pour ces derniers, leur fille ne devait pas dépasser le poids jugé idéal de 47,5 kilos pour 1,55 mètre. Pour y parvenir, la jeune fille était astreinte en permanence à un régime drastique : pas plus d'une petite bouteille d'eau par jour, jogging avec l'obligation de revenir plus légère qu'à aller. La moindre entorse valait une punition à l'adolescente : elle était fréquemment séquestrée dans un cagibi (jusqu'à un mois et demi d'affilée un été) et pouvait recevoir 200 coups de ceinture, assortis d'une interdiction de manger jusqu'au lendemain. Manon a sonné l'alarme en mars 2016, alors que ses parents étaient partis en vacances, laissant à leur fils le soin de faire respecter les règles à leur place.
A la barre, ce jeudi 6 juin, les parents de la jeune fille ont livré des éléments d'explication de cette tyrannie. La mère, secrétaire juridique de 47 ans, a assuré être "l'instigatrice de ce drame familial", rapporte Le Courrier Picard. Abandonnée dans une forêt du Cambodge à l'âge de 4 ans, elle raconte s'être nourrie de restes et souffrir aujourd'hui de problèmes psychologiques. Elle aurait basculé le jour où elle a surpris sa fille prenant des restes dans la poubelle pour les manger. Son époux, médecin, se serait laissé entrainer. "J’étais dans une bulle. Je suis rentré dans la secte de mon épouse (…) Je travaillais, 15 ou 16 heures par jour, j’étais stressé. Quand je rentrais, j’étais trop fatigué pour me disputer avec elle." Pour violences et séquestration, le procureur a requis 15 mois de prison, dont 10 mois ferme à l'encontre du couple. Verdict le 4 juillet. [Avec lavoixdunord.fr et courrier-picard.fr]
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