"Erreur de diagnostic" : un généraliste jugé après la mort de son patient diabétique
“Je suis passé à côté”, reconnaît le médecin généraliste à la barre, mardi 5 janvier. Âgé de 64 ans, le praticien, installé depuis 1991 dans sa commune de Loire-Atlantique, comparaissait pour homicide involontaire après le décès de l’un de ses patients, un jeune homme de 33 ans souffrant de diabète de type-1. Le 18 septembre dernier, ce jeune père de deux enfants se rend chez son médecin traitant, quelques jours après avoir repris une activité sportive dans un club de rugby. Le patient est essoufflé, présente des troubles de la vision et a perdu beaucoup de poids, raconte le quotidien régional Ouest-France. Il souffrait également de vomissements depuis six jours. Le généraliste connaissait bien ce patient, malade depuis vingt ans, à qui il a par ailleurs prescrit une prise de sang, un bilan cardio et une surveillance de sa glycémie en août dernier. Des examens qui n’ont finalement jamais été réalisés par le jeune homme. A l’issue de la consultation, le généraliste diagnostique une gastro-entérite. Mais le lendemain, voyant son état s’affaiblir davantage, sa famille contacte le Samu. Le diabétique fait alors un arrêt cardiaque d’une demi-heure. Il décédera le 23 septembre après avoir été plongé dans le coma.
Refus du contrôle de glycémie Au cours de l’audience, le généraliste a reconnu une “erreur de diagnostic”. “Je suis parti sur...
une gastro. Je suis passé à côté. Mais comme je l’avais vu un mois avant, je pensais qu’il avait rééquilibré son insuline”, confie alors le praticien bouleversé par la mort de son patient. Lors de l’examen, le patient aurait, selon le soignant, refusé le contrôle de glycémie, comme il le faisait “toujours”. Selon le généraliste, l’homme n’était d’ailleurs pas rigoureux dans la prise de son traitement. “Le patient était dans un état pitoyable, il suffoquait, pouvait à peine marcher... L'expertise a prouvé qu'il avait tous les signes de l'acidocétose. Il s'agit d'une négligence qui a conduit à un décès pouvant être évité”, a lancé Me Kermarrec, l’avocate de la famille du trentenaire, ajoutant qu’ “il n’’était pas en mesure de dire non au test”.
La procureur de la République, qui a affirmé que le généraliste aurait dû “mentionner clairement le refus dans le dossier médical” et confirmé que les signes de l'acidocétose étaient multiples, a requis 12 mois d'emprisonnement avec sursis. L’avocate du praticien a quant à elle demandé la relaxe, expliquant que, face à ce patient “réticent aux soins” et qui n’a “pas coopéré au diagnostic”, la faute professionnelle ne pouvait donner lieu à une faute pénale. Le jugement sera rendu le 26 janvier prochain. [avec actu.fr et Ouest-France]
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