Quatre personnes dont une biologiste étaient jugées vendredi 5 mars pour exercice illégal de la médecine et escroquerie en bande organisée après avoir ouvert un cabinet dans lequel ils pratiquaient des actes occultes. Dans ce cabinet situé à la Courneuve (Seine-Saint-Denis), deux praticiens - une biologiste et son fils, ainsi que leur trésorier et un imam (compagnon de la biologiste) pratiquaient la hijama (“ventouse” en arabe), une méthode thérapeutique ancestrale consistant à réaliser des “saignées purificatrices”, au moyen de ventouses et de petites incisions. Les prévenus se défendent d’exercer une médecine “prophétique”, l’imam assurant de son côté ne jamais avoir recommandé à ses fidèles d'aller consulter ce cabinet. Mais ils se targuaient néanmoins de pouvoir guérir de nombreuses pathologies, comme la mononucléose et l'infertilité.
Au cours d'une perquisition, 30.000 euros en liquide ont été découverts. Le cabinet jouissait d’une forte popularité, plus de 107.000 connexions au site ont été comptabilisées par les enquêteurs au cours de l'investigation. Au total, il a fallu plus de six mois à la police pour mettre au jour toutes les méthodes du groupe de malfaiteurs. Leur procès pour exercice illégal de la médecine, blanchiment, escroquerie en bande organisée et travail dissimulé s'est tenu vendredi 5 mars. “En aucun cas nous ne nous présentons comme des médecins. Je donne des conseils en phytothérapie, je ne rédige pas d'ordonnance. J'invite si nécessaire les patients à aller consulter un médecin ensuite”, a assuré la biologiste. Mais pour le procureur, aucune différence n’existait au sein du cabinet entre le conseil et la prescription médicale. Selon lui, “ces consultations, ces soins et cette thérapie entretiennent l'ambiguïté auprès du client. On fait croire que l'on peut soigner.” Jusqu’à un an de prison avec sursis a été requis contre la biologiste et son fils, peine assortie d'une amende de 10.000 euros chacun avec interdiction d'exercer une activité médicale ou paramédicale pendant cinq ans. Le trésorier risque huit mois de prison avec sursis et l’imam, trois mois. Le jugement a été mis en délibéré. [avec le Parisien]
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