Patiente morte sur un brancard à Lariboisière : les conclusions de l'enquête
Le décès de cette patiente, dans la nuit du 17 au 18 décembre, fait tragiquement écho au mouvement de grève des urgences. Car selon les membres du personnel interrogés par les enquêteurs, c'est la "saturation" du service des urgences de Lariboisière (10e arrondissement de Paris) et la "charge de travail trop importante" qui expliqueraient le non-respect du protocole de prise en charge et de surveillance. Ce jour-là, Micheline M., 55 ans, se plaint de douleurs aux mollets et à la tête, relate Le Monde, qui a pu consulter le rapport d'enquête. La quinquagénaire se rend en fin d'après-midi au centre médical Stalingrad pour consulter un médecin, mais le centre ferme ses portes. A la suite d'un malaise, elle est prise en charge par les pompiers, appelés par l'agent de sécurité. La patiente est enregistrée à l'accueil des urgences à 18h50… mais sous une mauvaise identité. Ni les pompiers ni l'infirmière ne lui auraient demandé de pièce d'identité. Lorsque la soignante lui demande son nom, Micheline répond "quelque chose d'inaudible", avant de hocher la tête quand on l'interroge sur le nom inscrit sur son bracelet. Présentant une fièvre de 40,1 degrés, la quinquagénaire se voit administrer un doliprane avant d'être transférée dans la salle du circuit court : classée niveau 3 sur 5, son état nécessite une consultation médicale dans l'heure. Mais les urgences sont pleines à craquer, ce lundi soir, et la patiente n'est appelée qu'à 23h55. L'infirmière l'appelle en salle d'attente, à l'accueil et dans la salle du circuit court. En vain. La patiente est alors enregistrée dans le logiciel comme "ne répondant pas à l'appel".
A 1h18, elle est déclarée "en fugue". A 4 heures du matin, l'infirmière l'inscrit comme "sortie", sans avoir vérifié tous les bracelets des patients présents dans la salle de surveillance, comme le prévoit le protocole. Micheline est découverte inanimée sur son brancard à 6 heures du matin, puis déclarée morte après une tentative de réanimation. En regardant dans ses affaires, les soignants découvrent que la patiente a été enregistrée sous une fausse identité. L'autopsie a révélé que la patiente était décédée suite à un œdème pulmonaire, probablement consécutif à une méningite. Ses proches ont porté plainte pour homicide involontaire et omission de porter secours à personne en danger. De son côté, l'AP-HP a conclu que la surveillance de la patiente n'avait pas été "conforme aux procédures internes", mais a assuré que le service n'était pas en sous-effectif ce soir-là. [avec LeMonde.fr]
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