Selon l'urgentiste et délégué CGT Christophe Prudhomme, interrogé par l'AFP, "une vingtaine de personnels des urgences" n'ont pas pris leur service à l'hôpital Lariboisière (AP-HP) au cours de la nuit dernière. Une nouvelle qui fait écho à la mobilisation des urgences de Lons-Le-Saunier, où les deux-tiers des soignants étaient arrêtés pendant le week-end de l'Ascension, et le reste réquisitionné pour travailler de nuit. Cette forme de mobilisation, qui tend le rapport de force au détriment de la continuité des soins, inquiète en haut lieu. Au micro de France Inter, la ministre de la Santé a dénoncé la méthode. "Ce qui s'est passé aux urgences de Lariboisière est assez inédit : en général les soignants viennent quand même soigner avec un brassard pour assurer la continuité des soins. Là ils se sont mis en arrêt maladie : c'est dévoyer ce qu'est un arrêt maladie." "Ce n'est pas bien : ça entraîne une surcharge de travail pour les autres : pour les pompiers – nous l'avons vu à Lons-le-Saunier… Ce sont les ambulanciers, ce sont les pompiers, ce sont les médecins libéraux qui ont pris en charge tous les patients et donc, en réalité, en faisant cela, on accroit la fatigue des autres", a-t-elle développé.
Des urgentistes de l'Hôpital Lariboisière (Paris) ne sont pas venus travailler pour protester contre leurs conditions de travail. La réaction @AgnesBuzyn, ministre de la Santé : "Ce n'est pas bien, cela entraîne une surcharge de travail pour les autres". #le79Inter pic.twitter.com/lw4OtqgtuC
— France Inter (@franceinter) 4 juin 2019
Déclarant "comprendre [l']impatience" des soignants, la ministre a défendu les mesures de son projet de loi de santé, censé désengorger les urgences grâce notamment à une meilleure organisation de la médecine de ville. "Aujourd'hui je cherche des solutions, je travaille avec les urgentistes, je réfléchis aux urgences de demain, je les reçois régulièrement et je les verrai encore d'ici une quinzaine de jours pour préparer l'été." En attendant, le mouvement de grève des urgences semble connaître un durcissement à l'approche de l'été, particulièrement redouté des soignants. Une cinquantaine de service en France sont concernés selon le ministère, plus de 75 selon le collectif Inter-Urgences. Une manifestation nationale est prévue le 6 juin après-midi à Paris, au départ de Montparnasse.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus