Nouveau stigmate de la crise des urgences, ou quiproquo dramatique ? Samedi 15 juin, vers 19h30, un patient de 49 ans s'est présenté aux urgences du CHU d'Angers accompagné d'un membre de sa famille, en se plaignant de douleurs au thorax. Faute d'une prise en charge immédiate, le patient et son accompagnatrice décident de se rendre à la clinique d'Anjou, de l'autre côté de la ville. Malheureusement, l'homme décède sur le parking de l'établissement, aux alentours de 20 heures. D'après les premiers éléments, le patient a bien été enregistré par l'aide-soignante d'admission, mais l'infirmière d'accueil et d'orientation (IAO), déjà en charge d'un patient, n'a pu le recevoir. "Celle-ci était déjà occupée avec un autre patient en urgence relative", indique Christian Lemaire, secrétaire SUD Santé 49, à Ouest France. "De telle sorte que, le temps de trouver une infirmière disponible, le patient avait déjà pris la décision de partir." L'événement a été révélé par l'intersyndicale Sud-FO-CGT des urgences d'Angers, en grève depuis plusieurs semaines dans le cadre du mouvement national. Les syndicats mettent en cause l'impact du manque d'effectifs dans le déroulé du drame : alors que l'équipe du soir prévoit normalement deux infirmiers et un aide-soignant à l'accueil des urgences, seule une infirmière était présente ce soir-là, indiquait lundi Christian Lemaire. Du côté du CHU d'Angers, on récuse tout défaut d'organisation ou problème d'effectifs, et on précise que les deux IAO prévues au planning étaient bien en poste. "L'activité était relativement faible dans le services des urgences et une infirmière d'accueil est allée donner un coup de main à une collège d'une autre unité dans les urgences", a expliqué le Pr Sigismond Lasocki, chef de pôle ASUR (Anesthésie, Samu, Urgences et Réanimation), en conférence de presse mardi. La thèse du quiproquo "Le problème est que malheureusement la famille est partie très vite : le patient est resté moins de 12 minutes dans les urgences", a détaillé le PU-PH, précisant que les six patients arrivés dans l'heure précédente ont été pris en charge après "entre 12 et 16 minutes" d'attente. Il a également évoqué une "communication qui n'a pas été parfaite", le patient, domicilié au centre communal d'action sociale (CCAS) d'Angers, ayant "refusé de répondre aux questions", du fait de la panique et du stress. Le patient et son accompagnatrice auraient aussi rappelé le Samu une fois dans l'enceinte, qui leur ont conseillé d'attendre. "Je comprends que dans la panique on fasse des choses irraisonnables, on ne peut pas les blâmer, mais on peut juste donner un conseil à tous : ayez un tout petit peu de patience", a plaidé le Pr Lasocki, rappelant qu'il valait mieux appeler le 15 plutôt que se présenter directement aux urgences. Sébastien Tréguenard, directeur adjoint du CHU, a quant à lui dénoncé une "instrumentalisation indécente" de la part des syndicats et précisé que la famille, contrairement aux premières indications de ces derniers, n'avait pas porté plainte. Une enquête a été ouverte par le procureur d'Angers. [Avec Ouest-France et Courrier de l'ouest]
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