Les résultats sont mitigés. Selon les derniers chiffres de la Haute autorité de santé (HAS), rendus publics mercredi 14 février, près de 85% des établissements de santé répondent aux "exigences de qualité des soins", mais 12,8% doivent "faire preuve d'une amélioration rapide" et 2,8% sont "non certifiés" pour qualité "insuffisante". Cette dernière part n'a "jamais été aussi élevée", d'après la HAS. Tous les quatre ans, l'autorité publique évalue les 2 500 établissements de santé français sur le niveau de qualité et de sécurité des soins qui y sont réalisés. La HAS se repose alors sur divers critères, qui ont été largement modifiés entre 2020 et 2021. Parmi eux, la pertinence des actes, la maîtrise des risques ou le respect des droits des patients. A mi-parcours de la nouvelle campagne de certification des établissements de santé – qui doit se poursuivre jusqu'en 2025 -, "la très grande majorité de nos établissements est certifiée" a affirmé le Pr Lionel Collet, président de la HAS, lors d'une conférence de presse. "Néanmoins certains ne le sont pas et leur nombre est bas, mais n'a jamais été aussi haut", a-t-il poursuivi.
En effet, sur 1 158 décisions rendues, 724 établissements ont été "certifiés" et 252 "certifiés avec mention" pour leur "haute qualité des soins", détaille la HAS. Mais la qualité reste "à améliorer" dans 149 établissements, qui feront l'objet d'une nouvelle visite. Elle est même "insuffisante" dans 33 établissements, et à réévaluer sous 12 à 24 mois. De plus, la HAS note des disparités régionales. La Provence-Alpes-Côte-d'Azur, le Centre-Val-de-Loire ou à la Réunion se détachent, par exemple, avec des résultats "plutôt très bons". D'autres passent toutefois sous la moyenne, comme la Guyane, la Guadeloupe et les Pays-de-la-Loire, a observé Anne Chevrier, cheffe du service des certifications de la HAS. Les petits hôpitaux plus en difficulté De même, les résultats sont généralement moins bons dans les établissements de petite taille, publics comme privés, et dans ceux qui peinent particulièrement à recruter du personnel. Les meilleurs élèves sont les plus grands hôpitaux, les centres hospitaliers universitaires (CHU) et les centres de lutte contre le cancer, tandis que les établissements de taille moyenne - ceux "avec un éventail extrêmement large d'activités" - sont plus en difficulté. Une situation d'autant plus probable "si, en plus, ils ont de la psychiatrie et des urgences", a précisé Anne Chevrier. Certains critères "impératifs", comme "le respect de la dignité des patients", peuvent y être moins bien respectés.
Même sans certification, les hôpitaux peuvent continuer d'exercer. Mais une telle décision permet "d'alerter" les autorités sanitaires et élus locaux. "L'expérience montre que […] des décisions sont prises derrière", a, en effet, assuré le Pr Lionel Collet. Dans ce contexte, la HAS lance une campagne de communication en ligne pour faire connaître son outil Qualiscope, un comparateur qui permet aux patients de voir dans le détail, hôpital par hôpital, le niveau de certification et les notes obtenues sur plusieurs indicateurs de qualité et de satisfaction des patients. [avec AFP]
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