Créations de postes, primes, ouvertures de lit… Le programme de Véran pour les soins critiques
"C'est en analysant les difficultés éprouvées par nos services de soins critiques et en tirant les enseignements d’une crise sanitaire sans précédent qui a mis réanimations, soins intensifs et soins continus en pleine lumière que nous avons construit cette feuille de route. C’est un engagement fort pour armer notre système de santé d’une filière de soins critiques structurée, à la capacité renforcée, dotée des professionnels nécessaires et capable de prendre en charge nos concitoyens dans les meilleures conditions. C’est aussi se préparer pour l’avenir et anticiper les possibles crises sanitaires de demain", a déclaré le ministre de la Santé en présentant sa feuille de route pour les trois prochaines années. Face à l’accroissement prévisible des besoins de réanimation, notamment liés au vieillissement démographique, le rapport IGAS, base de l'élaboration de cette feuille de route, a évalué que plus de 1000 lits supplémentaires en réanimation et post-réanimation seront nécessaires.
Olivier Véran annonce donc vouloir ré ouvrir les lits de réanimation aujourd’hui autorisés mais fermés pour manque de personnel (environ 500 lits). Il souhaite également créer 500 lits de soins de rééducation post-réanimation pour améliorer la récupération des fonctionnalités par le patient après son hospitalisation en réanimation et fluidifier les parcours. Un rattrapage de certaines régions est prévu, notamment Bretagne, Pays-de-la-Loire, Guyane et Mayotte, qui présentent des capacités en réanimation très en deçà des moyennes nationales
Cette montée en charge des capacités se fera dans le cadre des prochains projets régionaux de santé dans une logique de renforcement des plateaux de soins critiques, le cas échéant dans le cadre des investissements Ségur.
Le Gouvernement souhaite aussi lever les tensions sur les ressources humaines médicales et paramédicales via un renforcement des équipes soignantes, du temps de formation, et de la pluridisciplinarité. Les spécialités de médecine intensive en réanimation (MIR)et d’anesthésie-réanimation (MAR) et médecine péri-opératoire bénéficieront d’un soutien à hauteur de 400 postes sur 10 ans, qui débuté dès 2021, avec 21 postes supplémentaires de MIR et 16 de MAR ouverts à l’ECN, indique la feuille de route.
Une "hausse des ratios" à "une infirmière pour quatre lits, de jour comme de nuit" sur un horizon de cinq ans a aussi été entérinée dans les unités de soins intensifs. Cela "représente environ 2.800 équivalents temps plein", qui seront déclinés dans les prochains projets régionaux de santé que les agences régionales (ARS) déploieront à partir de 2023, a précisé le ministère. Par ailleurs, les infirmières arrivant en réanimation bénéficieront d'une "formation d'adaptation à l'emploi de huit semaines. Une prime pérenne de 100 euros a également été annoncée pour les infirmiers de réanimation à compter de janvier 2022.
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