C'est un incident rare qui s'est produit le 1er janvier à l'hôpital d'instruction des Armées Bégin, près de Paris. Une coupure d'électricité totale a paralysé l'établissement militaire pendant une grande partie de la soirée. Car les groupes électrogènes n'ont pas pris le relais. Il a fallu évacuer en urgence six patients en réanimation.
"On a été choqué, c'était vraiment très inquiétant", raconte un témoin à France Bleu Ile-de-France. Cette proche d'un patient en réanimation à l'hôpital Bégin en tremble encore. Il est environ 18h ce lundi 1er janvier quand l'Hôpital d'Instruction des Armées de Saint-Mandé (94) est subitement plongé dans le noir. Une panne électrique qui serait sans conséquence si les groupes électrogènes avaient fonctionné normalement. "On a eu un black-out total de 2h25, reconnaît le médecin général Jean-Claude Rigal-Sastourné, médecin-chef du HIA Bégin. C'est très rare car nos réseaux électriques sont extrêmement protégés, mais on n'est jamais à l'abri d'une série d'erreurs humaines... Là il y a eu un enchaînement de dysfonctionnements." Quelques heures plus tôt, un employé d'une société de maintenance avait branché un container frigorifique sur la mauvaise prise, parce qu'elle était "mal étiquetée" selon la direction de l'hôpital. Cela a déchargé rapidement les batteries des automates qui sécurisent le réseau électrique et permettent de basculer si besoin vers les groupes électrogènes. Quand tout a disjoncté, le système de secours n'a jamais pu se déclencher. Selon l'ARS d'Ile-de-France, 168 patients sont hospitalisés ce jour-là, dont une douzaine en réanimation, le service le plus sensible. Car si les respirateurs artificiels sont branchés sur une prise ondulée, qui permet de maintenir une alimentation pendant un certain temps, il faut faire vite. Six personnes intubées et ventilées doivent donc être évacuées en urgence par le Samu du Val-de-Marne et les Pompiers de Paris. Les opérations débutent dans l'obscurité, par les escaliers du bâtiment. Lorsque le courant revient, à 20h25, quatre patients ont déjà été transférés vers des hôpitaux publics de la région parisienne. Tous reviendront à Bégin dans les jours suivants. Pour Isabelle*, une proche d'un malade, "cet épisode a mis en jeu la sécurité des patients. C'est insensé que cela arrive dans un hôpital qui a bénéficié d'une importante rénovation ces dernières années (achevée en 2016, NDLR). Et surtout on n'a eu aucune information, personne n'est venu nous voir alors qu'on était très inquiets." *le prénom a été modifié [Avec France Bleu Paris]
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