Déconventionnement en secteur 2, obligation de permanence des soins… La FHF attend beaucoup des libéraux
La Fédération hospitalière de France faisait sa rentrée, ce mardi matin. L'occasion d'évoquer ses attentes vis-à-vis du nouveau Gouvernement, notamment en matière de lutte contre les déserts médicaux.
Après cinq ans de "stratégie d'évitement des réformes de fond", de "rapports qui n'ont rien produit de concret", d'"injonctions paradoxales" générant de fortes tensions sociales et un épuisement des professionnels, et de "bureaucratie galopante", les quelques 1 000 hôpitaux et 3 800 structures médico-sociales publics représentés par la Fédération hospitalière de France (FHF) attendent beaucoup du nouveau Gouvernement. A commencer par "l'écoute" et le "respect mutuel" qui ont fait défaut lors du précédent quinquennat, souligne Frédéric Valletoux, président de la fédération. A une semaine de ses Universités d'Eté, la FHF a fait le point sur les dossiers du moment. Alors qu'un plan de lutte contre les déserts médicaux a été annoncé pour la fin septembre par Agnès Buzyn, la fédération a rappelé ses propositions, allant dans le sens d'un partage des "devoirs" entre l'hôpital public, le secteur privé et la médecine de ville. La FHF suggère ainsi au Gouvernement de remettre en cause la liberté d'installation en secteur 2 en rendant impossible le conventionnement en zones surdenses. Autre "piste" : "un retour de l'obligation de participer à la permanence des soins des médecins libéraux, qui a été supprimée en 2004. Or la situation de 2004 n'est pas la même que celle de 2017", relève Frédéric Valletoux, parfaitement conscient des "cris d'orfraie" que va pousser la profession. Autre sujet d'inquiétude majeure : l'avenir des 2 500 Ehpad publics, précarisés par une réforme du financement qui grève 200 millions d'euros sur le budget dépendance et n'ajoute que 140 millions au budget soins, et par la mort annoncée des contrats aidés. 25 000 contrats aidés auraient été signés dans le secteur public de santé, dont la moitié dans le médico-social. "Il y a une extrême menace qui pèse sur la qualité des soins offerte aux résidents et sur la pérennité des emplois. Dans quelques structures, la moitié des postes sont menacés", résume David Gruson, délégué général de la FHF. La Fédération a, par ailleurs, dressé la liste de ses envies pour le quinquennat : une politique d'achat moins intégrative dans les nouveaux Groupements hospitaliers de territoire, des ARS moins envahissantes, une vraie réforme du financement, une part des 5 milliards d'euros annoncés par Emmanuel Macron pour permettre aux établissements d'investir à nouveau, un déverrouillage du modèle économique de la télémédecine et un PLFSS 2018 sans transfert de charges de ville (transport sanitaire, par exemple) vers l'hôpital public. La FHF souhaite, enfin, s'attaquer sérieusement à la pertinence des actes. Trois études opérationnelles seront lancées : angioplastie coronaire, échographie et chirurgie du cancer de la prostate. La parole est à Agnès Buzyn, attendue mardi prochain aux Universités d'été de la FHF.
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