Des infirmières et aides-soignantes contraintes de faire la toilette des patients décédés dans un hôpital lyonnais

Ce vendredi 27 octobre, la CGT et la Fédération autonome de la fonction publique hospitalière (FAFPH) ont appelé le personnel de l’hôpital des Charpennes, appartenant aux Hospices civils de Lyon (HCL), à la grève. Désormais, les aides-soignantes et les infirmières doivent s’occuper de la toilette des patients décédés à l’hôpital gériatrique des Charpennes, ainsi que de leur transport jusqu’à la morgue. Des tâches qui ne leur étaient pas confiées jusqu’à présent, indique le site actu.fr. 

La secrétaire générale de la FAFPH précise à nos confrères que "certaines aides-soignantes ne veulent pas du tout le faire, mais on leur fait comprendre qu’elles n’ont pas le choix. La direction confond un patient dont on a pris soin jusqu’au bout avec un cadavre froid dans une morgue. En plus, elles n’ont pas le temps de le faire." Elle reconnaît avoir déjà effectué "des toilettes en hématologie pour des patients décédés, mais je ne les ai jamais mis dans des housses mortuaires et jamais accompagnés à la morgue", poursuit-elle.

Interrogés, les Hospices civils de Lyon n’ont pas souhaité évoquer cette nouvelle tâche avec nos confrères.

Une troisième mission supplémentaire 

Depuis juillet 2023, une troisième tâche, encore en expérimentation, s’est ajoutée aux missions des aides-soignantes. "Avant, c’était le manipulateur radio qui montait chercher les patients [des unités d’hospitalisation pour les transporter jusqu’à l’unité d’imagerie]. Maintenant, ce sont les aides-soignantes. Cela s’ajoute à leur travail dans les unités de soin", poursuit la secrétaire générale, en indiquant que les conditions de travail sont "de pire en pire".  

Selon les Hospices civils de Lyon, "ce bâtiment mono-site ne nécessite pas de recourir à un service de brancardage inter-bâtiments". "Cette organisation, sans impact sur les effectifs de ces services, permet de faciliter le parcours du patient. Elle concerne en moyenne une vingtaine d’examens d’imagerie par semaine et [l’expérimentation] donnera lieu à évaluation dans quelques mois", poursuit la direction. 

La FAFPH ainsi que la CGT demandent l’arrêt total de cette tâche pour les aides-soignantes et réclament de nouvelles embauches pour assurer le transport des patients.  

Actu.fr a fait savoir que la direction de l’hôpital ainsi que les syndicats se sont rencontrés ce jeudi dans l’après-midi pour échanger sur ces nouvelles tâches. 

[Avec Actu.fr]