Faute de place dans la morgue, un hôpital met en place un camion frigorifique sur son parking
Fin 2020, pendant la crise sanitaire, l’hôpital de Marseille avait déjà loué des camions réfrigérés pour pallier le manque de places disponibles dans les morgues. Trois ans plus tard, à l’hôpital de Rangueil, ce même type de camion est toujours garé sur le parking de l’établissement. "Comme la morgue est totalement saturée, on est obligés de stocker des corps dans cet engin et dans un conteneur frigorifique. C’est une indignité sans nom", admet Nicolas Subra, délégué CGT du CHU de Toulouse, à nos confrères de la Dépêche du Midi.
Si l’utilisation du camion permet d’augmenter le nombre de places disponibles, il engendre des conditions de travail "inacceptables" pour les brancardiers. "Dans le conteneur, on peut normalement déposer trois corps. Deux en longueur et un en travers. Mais souvent, faute de places, on est obligés d’en mettre quatre ou cinq, alors on les empile. Pour cela, il faut enjamber les corps déjà présents à l’intérieur", confie l’un d’eux au quotidien régional. "La dernière fois avec un collègue, on a dû transporter trois [corps] à la suite dans le camion. Mon binôme a craqué tellement il avait mal au dos. Il a fallu que je sollicite un autre brancardier pour finir le travail", poursuit-il.
Une syndicaliste CGT de l’établissement dénonce ces conditions de travail délétères. "[Les brancardiers] sont exposés à de forts risques infectieux car les chambres froides ne respectent pas les normes d’hygiène et de sécurité. Ils passent au milieu des corps sans tenue spécifique. Des liquides corporels peuvent couler sur leurs chaussures et après ils reprennent le boulot dans d’autres services pour aller chercher des patients qui, par définition, peuvent être dans un état de santé particulièrement dégradé", explique-t-elle.
Si l’hôpital de Rangueil reconnaît avoir "mis en place des moyens de conservations supplémentaires dans le but d’augmenter [la] capacité d’accueil", il assure que les déplacements des corps sont gérés "par des professionnels du CHU formés, qui sont dotés de l’ensemble des équipements de protection individuelle nécessaires à ces transferts".
Pour résoudre cette problématique de place, l’hôpital de Rangueil travaille avec le parquet pour réduire les délais de conservation des corps qui nécessitent des procédures médico-légales. L’établissement a également pour projet de déplacer la chambre mortuaire à Purpan, un autre établissement du CHU de Toulouse, en janvier 2024, pour permettre d’augmenter sa capacité d’accueil.
[Avec la Dépêche du Midi]
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