Refoulée des urgences, une femme accouche sur le parking

Le 1er novembre, une femme enceinte se rend aux urgences de l'hôpital privé Dijon-Bourgogne (HPDB) avec son conjoint et leur fille. La mère de famille a perdu les eaux quelques heures plus tôt : "Tout s'est accéléré, mon père n'a pas eu le temps d'arriver pour garder notre fille de quatre ans", raconte cette kinésithérapeute de la Haute-Marne, alors en visite à Dijon où travaille son compagnon, auprès du quotidien régional Le Bien public. 

Arrivé aux urgences, le couple s'annonce au SAS et est réorienté vers les urgences maternité, situées à quelques mètres de là. Mais la mère de famille ne peut plus se déplacer : son conjoint insiste auprès du SAS, mais "ça n'a rien changé". A cet instant, relate-elle, "je sentais la tête du bébé avec ma main à travers mon legging. Ma fille était en larmes." Le père, lui, continue à chercher de l'aide. 

La direction présente ses excuses

Pendant ce temps, deux hommes viennent en aide à la jeune femme. "Enfin, une équipe est arrivée avec un brancard. C'est là que mon fils est né, sur le parking. Le papa nous a retrouvés quand tout était terminé. J'ai la sensation qu'on nous a volé ce moment", estime-t-elle. 

Un mois après cet événement, la petite famille est en colère. "Si on nous avait ouvert, mon fils serait né au chaud. Il avait les lèvres bleues et a fait deux heures de couveuse", insiste la kinésithérapeute, qui salue toutefois la prise en charge de l'équipe de maternité.

Contactée par nos confrères du Bien Public, la direction de l'HPDB admet qu'il y a eu un "dysfonctionnement" dans l'accueil de la patiente. "L'entrée de la maternité est distincte de celles des urgences où s'est présentée la maman", ajoute-t-elle. Jusqu'alors, la réorientation des patientes vers les urgences maternité n'avait "jamais posé problème", "puisque nous n'avions jamais eu à faire face à un accouchement aussi rapide". L'urgence de la situation aurait été mal évaluée, assure la direction, qui présente ses excuses "à la maman et sa famille".

[avec Le Bien Public]