Les faits remontent au 13 février 2021. Cette journée-là, le thermomètre descend jusqu’à -5 degrés à Paris. Le collectif Réquisition, qui regroupe plusieurs associations (Droit au Logement, Solidarités Migrants Wilson, Enfant d’Afghanistan et d’Ailleurs, Paris Exil…) s’occupe de deux cents migrants sans-abris. Alors que la ligne d’urgence du 115 est saturée, ils décident d’envahir des bâtiments de l’Hôtel-Dieu, dont plusieurs ailes sont vides. Quelques heures plus tard, 80 migrants sont relogés. Au cours de cette action coup de poing, une baie-vitrée est brisée et un agent d’accueil est légèrement blessé.
En réaction, le directeur de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, décide de porter plainte, le 16 février, pour “dégradation de biens publics lors d’une manifestation”. Selon l’Obs, Martin Hirsch ne compte pas la retirer tant que toutes les associations concernées auront assuré ne plus procéder à de tels envahissements. Selon une communication de l’AP-HP, “ce type d’actions pose des problèmes sécuritaires et sanitaires et perturbe la campagne de vaccination”. Au total, huit représentants d'associations sont convoqués par la justice.
Choqués, une centaine de soignants et de représentants des usagers ont décidé d’interpeller le directeur de l’AP-HP dans une lettre ouverte, publiée dans les colonnes de l’Obs, pour lui demander de retirer sa plainte. “Monsieur le directeur général, le symbole que représente l’occupation de l’Hôtel-Dieu ne peut vous laisser indifférent. L’Hötel-Dieu, le plus vieil hôpital de Paris, accueillait, à sa création, les indigents, les mendiants ou les simples pèlerins. Il était alors l’hôtel de Dieu. L’Hôtel-Dieu, est, aujourd’hui, un hôpital de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris. Oui, l' Assistance publique ! Les mots ont un sens et il paraît naturel pour des sans abris laissés dans le froid jour et nuit de s’adresser à “l’Assistance publique”, écrivent-ils ainsi.
Dans cette logique, ils plaident pour un retrait de la plainte. “Demander des sanctions judiciaires contre des responsables associatifs qui, au jour le jour, se battent au côté des plus fragiles, est contraire à la vocation et à l’honneur de l’institution qui nous est chère”, argumentent-ils. Et de conclure : “Monsieur le directeur général, nous vous demandons : qu’aurait dit l’Abbé Pierre d’une telle plainte?”.
[avec l’Obs]
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