Décès d’un bébé soigné à la médecine traditionnelle : prison avec sursis pour le tradipraticien
Les faits se sont déroulés en juillet 2016, à Tahiti. Alors qu’une petite fille de 16 mois est souffrante, sa famille décide de la faire soigner par un tradipraticien, c'est-à-dire une personne pratiquant une forme de médecine traditionnelle. Ce dernier diagnostique alors une angine et lui prescrit des plantes en décoction. Mais en la massant, le guérisseur aggrave l’état du bébé, qui souffre en réalité d’une infection mal soignée et de déshydratation. Selon le tribunal, qui rendait son jugement mardi, ces massages au niveau de la zone infectée auraient permis de libérer des germes dans l’organisme du bébé. “Cela a concouru de manière déterminante à la survenue du décès, faute d’autant plus grave que le prévenu convient lui-même qu’il ne connaissait pas la manière de parer au mal de l’enfant dont il ne connaissait ni la nature, ni l’origine”, ont indiqué les juges. Le tribunal a estimé que la petite fille a été “privée de toute chance de survie”, et ajouté que des soins pratiqués la veille auraient “probablement” pu éviter le drame. Un traitement à base d’antibiotiques aurait pu la sauver, d’après les expertises. Le tradipraticien a ainsi été condamné à un an de prison avec sursis pour homicide involontaire et exercice illégal de la médecine.
Concernant la famille, qui a privilégié la médecine traditionnelle, les juges ont estimé que, même sans connaissances en médecine, l’entourage ne pouvait ignorer la gravité de la situation de l’enfant en l’ayant vue la veille du décès, rapporte Radio 1. L’arrière-grand-mère qui refusait d'aller voir un médecin a été condamnée à six mois de prison avec sursis. Les grands-parents ont été condamnés à 3 mois de prison avec sursis. Les parents de l’enfant, qui souhaitaient se rendre chez un médecin et ont finalement décidé de faire appel à un guérisseur devant l’opposition de leurs proches, ont été dispensés de peine, bien qu’ils aient été reconnus coupables d’homicide involontaire par négligence, précise la chaîne de télévision Polynésie 1ère. L’arrière-grand-père, la tante, et une autre tradipraticienne qui a vu l’enfant le jour de sa mort, ont été relaxés. Le tribunal a considéré “qu'au-delà des fautes de négligence ou de maladresse qui peuvent être retenues, les prévenus n’étaient animés d’aucune intention malveillante et que bien au contraire, tous souhaitaient en réalité venir en aide à l’enfant”. [avec Radio1 et la1ere.francetvinfo.fr]
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