"J’étais beaucoup plus fatigué que je ne l’imaginais" : un médecin condamné pour avoir oublié son bébé dans la voiture
Le tribunal de Saint-Nazaire a jugé, ce mardi 17 septembre, un médecin hospitalier pour homicide involontaire. En juin 2022, le père de famille avait oublié son fils de 14 mois dans sa voiture. Il a été reconnu coupable mais a été dispensé de peine.
C’est le procès d’un "oubli inimaginable" dont Ouest-France fait le récit. Mardi, un homme de 40 ans était jugé par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) pour la mort de son enfant. Deux ans plus tôt, le 20 juin 2022, ce médecin, qui exerce au centre hospitalier de la ville, avait oublié son deuxième fils de 14 mois dans sa voiture, entraînant la mort de l'enfant par déshydratation.
Ce jour-là, le père de famille devait déposer son enfant à la crèche, mais des travaux sur la route l’obligent à prendre un trajet inhabituel. L’enfant, lui, s’est endormi à l’arrière. "Déjà dans sa journée de travail à l’hôpital", le médecin – dont on ne précise pas la spécialité, se gare sur le parking du centre hospitalier vers 8h15 et entame sa journée.
En fin d’après-midi, lorsque la mère se rend à la crèche pour chercher son enfant, le personnel lui apprend que le petit garçon n’a pas été déposé le matin-même. Paniquée, celle-ci contacte son mari. Le praticien se précipite sur le parking du CH et découvre, dans l’habitacle, son fils, inanimé. Il tente de le réanimer. En vain.
"j’ai refait le film plusieurs fois pour essayer de comprendre, a-t-il déclaré les larmes aux yeux à la barre. C’est un concours de circonstances avec des défaillances de ma part. J’étais beaucoup plus fatigué que je ne l’imaginais." Ses propos sont appuyés par un rapport du psychiatre qui l’a examiné et qui fait état d’une fatigue importante ayant causé une défaillance de sa mémoire prospective.
L’enquête montre, en outre, que les travaux sur le trajet - sur lequel la crèche ne figure pas - ont perturbé le père de famille. "J’étais confus ce jour-là, peut être plus que d’habitude. Je suis rentré dans ma journée et j’ai enchaîné les tâches", a expliqué le médecin. Selon actu.fr, l’homme était le seul médecin de son service à l’époque. "Je ne pensais pas être exposé à un risque pareil", a-t-il confié.
Pour surmonter ce drame, le couple a entamé une thérapie, indique Ouest-France. Victime de stress post-traumatique, la mère, qui exerçait également à l’hôpital, a décidé de continuer son activité à son compte pour ne pas retourner sur les lieux. Le père de famille exerce toujours dans son service hospitalier, à 80%. Une petite-fille est née en 2023.
Le médecin a été reconnu coupable d’homicide involontaire par le tribunal, qui n’a toutefois pas souhaité prononcer de peine. "Ne plus revoir votre enfant est la sanction la plus sévère et la plus terrible possible", a estimé le président de l’audience.
[avec Ouest-France et actu.fr]
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