"J’étais très fatigué" : un anesthésiste condamné à un an de prison avec sursis pour homicide involontaire
Un ancien médecin anesthésiste de l’hôpital de Saint-Claude (Jura), aujourd’hui à la retraite, comparaissait ce mardi 22 mars devant le tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier (Jura). Il était poursuivi pour homicide involontaire après le décès d’une patiente, venue pour une opération de l’épaule, le 31 janvier 2018. Ce matin-là, une heure après son entrée au bloc opératoire, la patiente de 54 ans, agent de service au sein de l’établissement, connaît de premières insuffisances respiratoires. On la place en position demi-assise. Elle décédera néanmoins deux heures plus tard des suites d’un arrêt cardiaque. L’anesthésiste-réanimateur est alors mis en cause, rapporte le site actu.fr Il lui est reproché de ne pas avoir suffisamment tenu compte des problèmes cardiaques de sa patiente, mais également une surdose de produit injecté. "J’ai fait des milliers d’anesthésies de patients coronariens sans jamais avoir eu de problèmes, ce n’était pas une anesthésie à l’aveugle", s’est-il défendu à la barre. Ce dernier a ajouté néanmoins : "Nous avons sous-estimé les antécédents de la patiente. Elle était classée en anomalie systémique légère, c’est la raison pour laquelle j’ai choisi de l’opérer. Mais elle aurait dû être dans une catégorie bien plus grave. J’ai fait confiance au travail qui avait été fait avant." "Deux fois la dose maximale autorisée" "On est à quand même deux fois la dose maximale autorisée sur les injections. Le rapport d’expertise avance comme cause du décès un surdosage qui tue. Il y a très clairement eu une négligence de la part du docteur", a rétorqué l’avocat de la partie civile, Me Vincent Julé-Parade. Le praticien, à la retraite, a reconnu qu’il était "très fatigué" lors de l’intervention. "C’est très grave ce que vous dites. Vous reconnaissez avoir fait prendre des risques à madame X. Par ailleurs, beaucoup de vos collègues ne veulent pas travailler avec vous en raison de suffisance, voire une forme de négligence de votre part, pour des anesthésies à l’aveugle", a déclaré la présidente du tribunal. L’ancien anesthésiste, qui a été placé sous contrôle judiciaire en 2018 et interdit d’exercer depuis lors, a dénoncé la "trahison de l’hôpital" et la "mauvaise ambiance", regrettant par ailleurs le manque de "coopération entre les praticiens" de l’hôpital. Il a finalement été reconnu coupable d’homicide involontaire ce mardi, et condamné à un an de prison avec sursis. Il devra par ailleurs verser 1.500 euros aux parties civiles. Il comparaissait également pour homicide involontaire dans le cadre du décès d’un autre patient, également survenu en janvier 2018. Dans cette affaire, il a été relaxé. [avec actu.fr]
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