L'anesthésiste de Besançon soupçonné d'empoisonnements autorisé à réexercer la médecine
"C'est une décision très juridique et très humaine", a salué l'un des avocats de l'anesthésiste, Me Randall Schwerdorffer. "On ne peut que s'en féliciter", a-t-il ajouté, soulignant que son client demeurait "présumé innocent". "L'interdiction d'exercer la médecine ne concerne que la spécialité de médecin anesthésiste" et ne porte pas "sur la globalité de l'exercice professionnel", a indiqué dans un communiqué la procureure générale de Besançon, Marie-Christine Tarrare. Le dernier mot quant à une éventuelle reprise de l'activité médicale hors anesthésie du Dr Péchier, frappé depuis le début de l'affaire d'une interdiction globale d'exercer, reviendra toutefois au conseil de l'Ordre des médecins, précise la magistrate, qui relaie l'arrêt rendu mercredi par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Besançon. Dans son arrêt, la chambre de l'instruction a également "modifié le contrôle judiciaire auquel" Fréderic Péchier "est astreint depuis le 6 mars 2017 en supprimant l'interdiction de paraître" dans le Doubs, département où résident notamment ses enfants et où il pourra donc revenir, selon Mme Tarrare. Les autres modalités du contrôle judiciaire sont en revanche "maintenues", notamment l'obligation "de fixer sa résidence" dans la Vienne, où le Dr Péchier réside chez ses parents, précise-t-elle. Fréderic Péchier ne peut pas non plus quitter le territoire national sans autorisation du juge d'instruction et ne peut entrer en relation "de quelque manière que ce soit" avec l'ensemble des personnels des deux cliniques où il est soupçonné des empoisonnements, "ainsi qu'avec toute personne concernée par la procédure", selon la procureure générale. Frédéric Péchier, 50 ans, est suspecté d'avoir pollué les poches de perfusion de patients pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur, mais aussi discréditer des collègues avec lesquels il était en conflit.
L'affaire avait débuté lorsqu'une autre anesthésiste d'une clinique de Besançon avait donné l'alerte après trois arrêts cardiaques inexpliqués de ses patients en pleine opération. Les poches de perfusion avaient été saisies et des analyses avaient révélé des "doses de potassium 100 fois supérieures à la normale", avait indiqué fin septembre le procureur de la République de Besançon. La direction de la clinique avait ensuite présenté aux enquêteurs de la police judiciaire de Besançon 66 cas d'EIG (événement indésirable grave) survenus dans leur établissement. Ces investigations ont mené, en mai 2019, à la mise en examen du Dr Péchier pour 17 nouveaux cas d'empoisonnement, soit un total de 24 cas concernant des patients âgés de 4 à 80 ans, dont neuf mortels. Depuis septembre, il est par ailleurs soupçonné de huit nouveaux cas d'empoisonnements potentiels de patients, dont quatre mortels. Le médecin avait été hospitalisé plusieurs semaines à partir d'octobre 2021 après une tentative de suicide. [Avec AFP]
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