L'annonce a été faite samedi matin, sur Twitter, par le président du Syndicat autonome des internes des hôpitaux de Lyon (SAIHL), Lucas Reynaud. "Cher tous, une interne en médecine sur Lyon a mis à ses jours hier. Le temps est au deuil, le choc est profond."
Chers tous,
Une interne en médecine sur Lyon à mis fin à ses jours hier.
Le temps est au deuil, le choc est profond.
Nos pensées vont a sa famille.
Viendra le temps des réponses et des actions, rien ne permet d’accepter la détresse de nos jeunes collègues et amis.— Reynaud Lucas (@LucasReynaud) 3 mai 2019
Contacté par Egora, l'interne n'a pas souhaité donner de précisions pour l'instant, par respect pour la famille de la jeune fille. D'après Le Progrès, elle était en premier semestre d'internat, en stage dans le service de gastro du Centre hospitalier Lyon-Sud à Pierre-Bénite. Lucas Reynaud évoque une «situation locale» réputée difficile. «Nous sommes entrain de regrouper des témoignages.» L'Intersyndicale nationale des internes (Isni) vient de publier un communiqué commun avec la Saihl et la Conférence des doyens, pour dénoncer les conditions de travail toujours "extrêmement précaires" des internes. "La visite auprès de la médecine du travail ou de la médecine universitaire n'est pas obligatoire et le certificat médical d'aptitude demandé en début de l'internat reste une formalité, réalisé entre deux portes, ne contenant pas d'évaluation psychologique." Ils demandent un "contrôle accru des risques psychosociaux chez les internes afin de faire de la détection précoce."
Communiqué de presse : Les internes sont toujours en souffrance. pic.twitter.com/ipMP49IIZf
— ISNI (@ISNItwit) 6 mai 2019
Ce week-end, la nouvelle s'est propagée sur les réseaux sociaux comme une onde de choc, libérant la parole des carabins et de leurs proches "Quand ta fille en 9e année, te dit en pleurant que dans son dernier stage, au lieu de l'aider, ils (les chefs) la rabaissaient. Où est le compagnonnage pour former les jeunes ? Où est le soutien pour que tous se forment et s'améliorent en prenant confiance en eux ?", s'est indignée la mère d'une interne sur la page Facebook Et ça se dit médecin. "Ma fille est en première année d'externat, a d'excellentes notes mais ne continuera pas en 5ème année l'an prochain car elle n'en peut plus psychologiquement. Elle prend une année de césure pour voir...", a témoigné le père d'une externe.
Il y a quelques semaines, Egora interpellait Agnès Buzyn sur le sujet. "Ça nous bouleverse tous. Quand un soignant en arrive au suicide, c’est vraiment insupportable. Il faut redonner du sens au métier, c’est évident", a répondu la ministre de la Santé. Suite au rapport du Dr Donata Marra, en avril 2018, une charte pour la prévention des risques psychosociaux chez les internes a été élaborée et "un centre de ressources dédié à l’accompagnement de ces jeunes en souffrance devrait voir le jour à l’été 2019", a-t-elle mis en avant. MISE A JOUR du 6 mai 19:00 : l'article a été modifié pour ajouter des informations sur l'interne et le communiqué commun Isni-Saihl-Conférence des doyens.
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