Elle l’accuse de ne pas lui avoir laissé la possibilité de choisir la poursuite de sa grossesse : la mère d’un enfant atteint de trisomie 21, habitant à Tarbes (Hautes-Pyrénées), dénonce depuis huit ans les manquements d’un gynécologue libéral exerçant dans les locaux d’une clinique de la ville. Selon elle, le praticien aurait réalisé, lors de son suivi, des échographies de dépistage sans être titulaire du diplôme adéquat. “Il n’a jamais eu de qualification pour pratiquer des échographies de dépistage de la trisomie 21 et n’a donc pas décelé que notre bébé en était atteint alors que plusieurs indicateurs auraient dû l’interpeller. Ce que je reproche, c’est d’avoir décidé pour nous”, confie-t-elle à la Nouvelle République des Pyrénées. Car même si la décision est difficile à prendre pour tout parent, cette jeune mère aurait aimé avoir le choix et l’assume. Elle raconte que son suivi a été “normal”, jusqu’à la dernière échographie où le médecin lui annonce qu’elle fait du diabète, ce que son médecin généraliste infirme. Quelques jours après l’examen, ne sentant plus son foetus bouger, elle se rend aux urgences, “on a vu que le coeur de notre fils battait au ralenti”. Finalement, l’équipe médicale décide de faire sortir le bébé en urgence. “J’ai senti que c’était grave. Je lui ai demandé [au gynécologue, NDLR] si mon fils serait handicapé. Ce à quoi il m’a répondu : ‘ce n’est pas la question, il faut agir vite’.” A la naissance, un pédiatre indique aux parents qu’il suspecte une trisomie 21 : “je me suis évanouie", se souvient la mère. L’enfant souffre aussi de sténose duodénale, que le gynécologue aurait dû être en mesure de détecter selon la famille.
Elle décide donc de solliciter un expert pour une expertise médicale et une contre-expertise… C’est à cette occasion que les parents découvrent que leur gynécologue n’est pas titulaire du diplôme en question. Le praticien a écopé, en février 2017, d’une interdiction d’exercer la médecine de deux mois, dont un avec sursis. Le 2 septembre prochain, l’affaire sera jugée pour “usurpation de titre, diplôme ou qualité” devant le tribunal, cette fois. Contactée par le quotidien, l’avocate du médecin a annoncé qu’elle plaidera la relaxe. “Il ne s’est jamais targué d’être titulaire d’un quelconque diplôme universitaire en échographie de dépistage de trisomie 21. Nous développerons nos arguments à l’audience, mais les textes sont très précis en la matière.” [avec la Nouvelle République des Pyrénées]
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