Un généraliste suspendu pour avoir mélangé des vaccins dans une même seringue
L'Ordre avait été saisi par "des médecins exerçant dans le même cabinet" que le généraliste. Il lui est reproché, dès février 2021, d’avoir exposé des enfants à des "risques graves pour leur santé" en mélangeant des vaccins dans une même seringue, précise la décision rendue le 23 mars 2022 par la chambre disciplinaire de première instance des Pays de la Loire de l’Ordre des médecins.
Il est également reproché au généraliste ses prescriptions pour soigner le Covid ou encore d'avoir adopté une attitude négationniste à l'égard de la pandémie.
"Il ne procède plus à aucun mélange vaccinal et n’a jamais adopté une attitude négationniste à l’égard de la pandémie. Les molécules prescrites aux patients atteints de la Covid-19 n’avaient pas pour objet de 'soigner' cette maladie, mais de prévenir certaines de ses conséquences", avait défendu son avocat, Me Fabrice Di Vizio, cité par la Nouvelle République.
Une défense qui n'a pas convaincu la chambre disciplinaire qui a estimé que la "gravité des manquements" commis par le généraliste de Mauléon justifie une interdiction provisoire d’exercer de six mois.
Le médecin "admet avoir mélangé les vaccins Infanrix Hexa et Prevenar, ainsi que Infanrix et Priorix, et injecté de telles solutions chez ses jeunes patients (…) sans aucune validation préalable de son innocuité et de son immunogénicité, par les organismes ou autorités compétents. En outre, il ressort des informations disponibles, particulièrement de la base de données publique des médicaments, qu’"en l’absence d’études de compatibilité" Infanrix Hexa "ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments". Cette interdiction a été, de surcroît, confirmée par l’une des expertes du site Infovac France, sollicitée par le conseil départemental de l’Ordre à propos du calendrier vaccinal du nourrisson, laquelle a précisé (…) que 'le mélange de vaccins différents dans la même seringue ou même site d’injection est totalement déconseillé et considéré comme un mésusage devant être déclaré en pharmacovigilance. En effet, rien ne peut garantir dans ce cas la stabilité, l’immunogénicité et donc l’efficacité des vaccins injectés", indique la décision ordinale.
L'Ordre déplore donc une pratique "non seulement contraire aux données acquises de la science, mais [qui] expose également ses très jeunes patients à des risques injustifiés pour leur santé, notamment en ne leur offrant pas une protection vaccinale valide", précise la chambre disciplinaire. D'autant que le médecin n’a "initié aucune action à l’égard des patients concernés en vue de leur proposer une protection vaccinale valide".
Le généraliste a jusqu’au 23 avril prochain pour faire appel. S’il ne le faisait pas, la sanction serait définitive et commencerait à s’appliquer à compter du 1er juin.
[Avec lanouvellerepublique.fr]
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