Dans une tribune publiée par Le Parisien dimanche, l'Association nationale des sages-femmes orthogénistes (ANSFO) et le Réseau de santé sexuelle publique plaident pour que cet acte ne soit plus réservé aux seuls médecins, afin de réduire les "inégalités d'accès aux soins".
Depuis 2016, les sages-femmes sont autorisées à pratiquer des IVG médicamenteuses. Mais, alors que le "Code de la santé publique garantit la liberté pour les femmes de choisir" entre les deux méthodes, l'IVG instrumentale reste réservée aux seuls médecins. Or, "compte tenu du déséquilibre actuel de l'offre de soins" (départs à la retraite de médecins, fermeture de centres IVG), pour que ce droit soit "réellement effectif", il est "indispensable que la France compte suffisamment de praticien.ne.s" habilitées à pratiquer des IVG instrumentales, écrivent les signataires de la tribune.
"Donner la compétence aux sages-femmes" de pratiquer l'IVG instrumentale "en milieu hospitalier, en centre de santé et en CEPF (centre de planification et d'éducation familiale" permettrait non seulement de réduire les inégalités d'accès aux soins mais aussi "les coûts engagés par la collectivité", estiment les deux collectifs, qui bénéficient du soutien de syndicats et associations parmi lesquels le Planning familial, l'Organisation nationale et syndicale des sages-femmes (premier syndicat de la profession) et l'Association nationale des centres d'IVG et de contraception. "Puisque l’IVG – médicamenteuse ou instrumentale – n’est pas un acte relevant de la pathologie gynécologique, elle est de fait de la compétence des sages-femmes, soulignent les associations. Si la pratique d’un tel acte pose la question de la légitimité des sages-femmes, il est nécessaire de rappeler que l’épisiotomie, la suture du périnée ou le retrait d’implant sont déjà pratiqués par celles-ci", plaident-elles. En 2017, 216.700 IVG ont été réalisées dans l'Hexagone. Globalement, deux sur trois en métropole sont médicamenteuses. [Avec Leparisien.fr AFP]
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