Lors des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, les 27 et 28 septembre, Emmanuel Macron a annoncé le remboursement des consultations de psychologues de ville pour tous les adultes, sur prescription médicale. Une décision qui a fait monter au créneau les psychologues qui annoncent un boycott de la mesure, dénonçant un “besoin déplacé de préséance médicale”. “Nous refusons de participer à une mascarade qui déboucherait sur une inféodation doublée d’une paupérisation des psychologues.” Chez les psychologues, la pilule ne passe pas. Lors des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, les 27 et 28 septembre, le chef de l’Etat a annoncé la prise en charge par l’Assurance maladie dès 2022 des consultations de psychologues de ville (libéraux ou salariés) pour les Français d’au moins 3 ans qui présentent une souffrance psychique légère à modérée. Emmanuel Macron a néanmoins précisé que ce remboursement serait conditionné à une prescription médicale. La mesure prendra la forme d’un forfait de 8 séances. Le montant de la première consultation sera fixé à 40 euros, puis à 30 euros pour les suivantes. Ce forfait pourra par ailleurs être renouvelé. Un dispositif dont le coût a été estimé à 660 millions d’euros sur cinq ans et qui fera l’objet d’une évaluation d’ici 2050.
Telle qu’imaginée par le Gouvernement, la mesure permettra aux psychologues volontaires participants à ce dispositif de conserver leur activité classique avec “avec leurs tarifs propres sans remboursement par la Sécurité sociale”. Néanmoins, le compte n’y est pas pour les représentants de la profession. Cette décision a été dénoncée par la Fédération française des psychologues et de la psychologie qui a défendu la “liberté thérapeutique” de la profession, et réclamé “un tarif de consultation respectueux et cohérent au regard de l’engagement de la profession et de ses compétences”. Se disant “choqué” par...
“le peu de considération portée aux psychologues”, “voire le mépris d’une aumône faite à la profession”, le Syndicat national des psychologues (SNP) a également déploré, dans un communiqué, que cette “idée pertinente de remboursement s’enlise dans un besoin déplacé de préséance médicale”. Suspension des négociations Le SNP a fait savoir qu’il avait interpellé Emmanuel Macron et Olivier Véran. Ces derniers auraient assuré que le texte législatif qui doit encore être publié précisera qu’il s’agit d’un “adressage” et non d’une “prescription médicale”. Par ailleurs, le ministre de la Santé aurait précisé que le tarif de 30 euros correspondrait à “30 minutes”, soit “une base de 60 euros de l’heure”. Le syndicat réclame de fait un rectificatif clair, explicite et officiel. D’ici là, le syndicat des psychologues annonce un boycott de la mesure et la suspension des négociations avec le Gouvernement. Il appelle par ailleurs toutes les organisations de la profession à organiser des Etats généraux de la psychologie.
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