Covid : davantage de formes graves chez les patients psychiatriques
Selon ces données, les patients souffrant de troubles mentaux ont un risque deux fois plus élevé de mourir d’une infection au Sars-CoV-2. Cette association se retrouve en particulier pour les troubles psychotiques, les troubles de l'humeur, les addictions et les retards mentaux, mais pas pour les troubles anxieux. Le fait de recevoir un traitement antipsychotique, anxiolytique ou antidépresseur accroit encore ce surrisque de mortalité (multiplié par 3,7, 2,6 et 2,2 respectivement). Le risque d’hospitalisation pour Covid-19 est lui aussi multiplié par 2,2 chez les patients atteints de troubles mentaux. En revanche, le risque d’admission en soins intensifs n’est pas augmenté.
Ce phénomène pourrait être lié à un déficit d’accès aux soins, aux traitements utilisés, mais aussi à des phénomènes immuno-inflammatoires. « Nous savons que ces patients sont confrontés à d'importants obstacles aux soins médicaux et nos résultats suggèrent qu'un accès réduit aux soins pourrait avoir contribué à l'augmentation de la mortalité observée dans ce groupe », estime l'une des auteures, Livia De Picker, de l'hôpital psychiatrique universitaire Campus Duffel (Belgique). Autres hypothèses, ce surrisque pourrait « refléter des processus biologiques tels que des altérations immuno-inflammatoires liées aux troubles psychiatriques », tandis que les traitements « antipsychotiques pourraient augmenter les risques cardiovasculaires et thromboemboliques, interférer avec une réponse immunitaire et provoquer des interactions avec les médicaments utilisés pour traiter le Covid-19 », ajoute Marion Leboyer, directrice de la Fondation FondaMental.
« Nos résultats soulignent la nécessité d'approches ciblées pour gérer et prévenir le Covid-19 dans les groupes de patients à risque identifiés dans cette étude », plaident les auteurs. « Les autorités de santé publique doivent prendre des mesures ciblées pour assurer une vaccination maximale » de ces patients et « lutter contre une éventuelle réduction de l'accès aux soins », estime en particulier la Dr De Picker.
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