Tests, réouvertures, ratés et prolongation du confinement : les principales annonces de Macron 

14/04/2020 Par Marion Jort
Dans une allocution télévisée, lundi 13 avril au soir, suivie par près 36,7 millions de Français, le président de la République a dessiné les contours du déconfinement après plusieurs mois de lutte contre le Covid-19. Voici les principales mesures annoncées par Emmanuel Macron.  

 

Confinement jusqu'au 11 mai 

Pour lutter contre la pandémie, "le confinement le plus strict doit encore se poursuivre jusqu'au lundi 11 mai", a annoncé le président français. Et ne pas dépasser cette échéance ne "sera possible que si nous continuons d'être civiques, responsables, de respecter les règles et que si la propagation du virus a effectivement continué à ralentir", a-t-il prévenu. 

Durant cette phase de confinement, Emmanuel Macron "souhaite" toutefois  "que les hôpitaux et les maisons de retraite puissent permettre d'organiser pour les plus proches avec les bonnes protections la visite aux malades en fin de vie afin de pouvoir leur dire adieu". 

 

Réouverture "progressive" des écoles, pas des cafés 

A partir du 11 mai, les crèches, écoles, collèges et lycées rouvriront "progressivement", a poursuivi le chef de l'Etat, en soulignant que "trop d'enfants", notamment dans les "quartiers populaires" ou les "campagnes" sont "privés d'école" actuellement, faute d'accès au numérique. Dans l'enseignement supérieur, les cours ne reprendront "physiquement pas avant l'été" en revanche. 

"Le 11 mai, il s'agira aussi de permettre au plus grand nombre de retourner travailler", avec des règles pour "protéger les salariés". "Les lieux rassemblant du public, restaurants, cafés et hôtels, cinémas, théâtres, salles de spectacles et musées resteront, en revanche, fermés à ce stade" et "les grands festivals et événements avec un public nombreux, ne pourront se tenir au moins jusqu'à mi-juillet", a annoncé le chef de l'Etat.  

 

Tests à partir du 11 mai 

Le 11 mai, "nous serons en capacité de tester toute personne présentant des symptômes" pour pouvoir mettre les malades en quarantaine, a également affirmé Emmanuel Macron. "Nous n'allons pas tester toutes les Françaises et tous les Français, ça n'aurait aucun sens. Mais toute personne ayant un symptôme doit pouvoir être testée. Les personnes ayant le virus pourront ainsi être mises en quarantaine, prises en charge et suivies par un médecin", a ajouté le chef de l'Etat.

Interviewé sur RTL ce mardi 14 avril, Olivier Véran s’est dit confiant...

sur "la multiplication des points de dépistage" : "La multiplication des points de dépistage, nous saurons faire", a assuré le ministre de la Santé. "Nous sommes plus de 60 millions dans ce pays, aucun pays au monde n'a jamais été capable et ne sera jamais capable de tester tout le monde. Il y a des pays qui prennent l'engagement de tester toute personne qui présente des symptômes, de manière à isoler ces personnes", a-t-il poursuivi. Le ministre souhaite "qu'on innove, qu'on mobilise toutes les bonnes volontés, toutes les forces vives de la nation", qu'il y ait des tests "dans les hôpitaux, les laboratoires - quel que ce soit leur statut", y compris ceux consacrés "à la recherche". Il veut aussi "s'appuyer sur les collectivités", "mettre en place des équipes mobiles, des drive-tests, procéder à partir des pharmacies, d'officines volontaires". 

Quant à l'isolement des personnes testées positives au nouveau coronavirus,  Olivier Véran a indiqué que "toutes les possibilités sont à l'étude, nous n'excluons rien", notamment une éventuelle réquisition d'hôtels. "On fait, à peu près, aujourd'hui, 150.000 tests et au-delà par semaine, nous sommes en train d'aller vers les 200.000 tests par semaine", avec "l'objectif d'être capable de tester" actuellement "dans les Ehpad les publics les plus fragiles, les malades hospitalisés, les soignants", a-t-il détaillé. 

 

Masques pour tous les Français 

A partir de cette date, en "lien avec les maires, l'Etat devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public". "Pour les professions les plus exposées et pour certaines situations comme dans les transports en commun, son usage pourrait devenir systématique", a précisé Emmanuel Macron  

 

"Ratés" français 

Alors que les sondages montrent que les Français sont très critiques sur la gestion de la crise, notamment sur la pénurie de masques, Emmanuel Macron a reconnu que la France n'était "à l'évidence pas assez préparée" à cette pandémie, qui a "révélé des failles". Il y a eu "des insuffisances comme dans tous les pays du monde nous avons manqué de blouses, de gants, de gel hydroalcoolique, nous n'avons pas pu distribuer autant de masques que nous l'aurions voulu", a-t-il souligné en évoquant des "ratés" dont il faudra "tirer toutes les conséquences en temps voulu". 

 

Se "réinventer" 

Emmanuel Macron n'est pas rentré dans les détails de "l'après" coronavirus, mais il a appelé à "rebâtir l'indépendance... agricole, sanitaire, industrielle, et technologique française". Il a à nouveau évoqué un "plan massif pour notre santé, notre recherche et nos aînés". "Il nous faudra bâtir une stratégie où nous retrouverons le temps long, la possibilité de planifier, la sobriété carbone, la prévention, la résilience", a-t-il réclamé. "Sachons nous réinventer, moi le premier."

 

Mesures économiques "prolongées et renforcées" 

"Les mesures de chômage partiel pour les salariés et de financement pour les entreprises seront prolongées et renforcées", a souligné Emmanuel Macron. Pour les artisans, les commerçants, les professions libérales et les entrepreneurs, le chef de l'Etat a en outre "demandé au gouvernement d'accroître fortement les aides" et "de les simplifier". Il a souhaité que les banques puissent "décaler toutes les échéances beaucoup plus massivement qu'elles ne l'ont fait" et insisté que "les assurances doivent être au rendez-vous". Enfin "un plan spécifique" sera mis en oeuvre pour les secteurs qui, comme le tourisme, l'hôtellerie, la restauration, la culture et l'événementiel seront durablement affectés par la crise. 

    

Aides aux plus modestes 

Le président a aussi annoncé "une aide exceptionnelle aux familles les plus modestes avec des enfants afin de leur permettre de faire face à leurs besoins essentiels". "Les étudiants les plus précaires vivants parfois loin de leur famille, en particulier lorsque celles-ci viennent d'Outre-mer seront aussi aidés", a-t-il complété. 

 

Frontières et aide à l'Afrique 

Dans ce contexte de crise sanitaire, les frontières de la France avec les pays non-européens "resteront fermées jusqu'à nouvel ordre", a indiqué le président français. Emmanuel Macron espère que cette crise sanitaire sera un moment de "vérité et de refondation" pour l'Europe, avec plus d'unité et de solidarité. Pour "aider" les pays africains face à la pandémie, le président français a aussi appelé à "annuler massivement leur dette". "Aujourd'hui à Bergame, Madrid, Bruxelles, Londres, Pékin, New York, Alger ou Dakar, nous pleurons les morts d'un même virus", a-t-il dit. 

 

Tests : la position de l’Académie nationale de Médecine
Face à l’impossibilité de tester la totalité de la population française, l’Académie nationale de médecine recommande d’abord de mener des enquêtes séro-épidémiologiques afin d'évaluer la proportion de la population infectée lors de la première période de l'épidémie. Elle insiste également sur le fait que les résultats de ces enquêtes séro-épidémiologiques permettront de suivre l'évolution de la séroprévalence dans les régions tout au long de la phase de déconfinement et pendant la phase post-épidémique, mais qu'ils ne constitueront pas une base décisionnelle majeure pour le processus de sortie du confinement. Elle recommande enfin que les tests sérologiques individuels soient utilisés en priorité chez les personnes à risque élevé de forme grave (pensionnaires des EHPAD, malades atteints d'affections chroniques…) et chez les personnes exerçant les professions exposées (personnel médical et infirmier, aide-soignants, etc.).  

 

[avec AFP] 

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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