Carences en Fer et vitamine D : le HCSP ne recommande pas le dépistage en population générale
Il en ressort que les insuffisances en fer sont rares. Le risque concerne principalement les femmes en âge de procréer en raison des menstruations. Mais selon le HCSP, seules 3% de ces dernières présenteraient une anémie ferriprive, en France métropolitaine, un chiffre stable ces dernières années ; avec une fréquence supérieure chez les femmes d’un faible niveau socio-économique et dans les départements d’outre-mer, chez les femmes multipares, ou utilisant un dispositif intra-utérin.
En conséquence, pour le HCSP, une supplémentation générale de la population n’est pas pertinente. En revanche, il recommande un dépistage orienté vers les populations à risque. Ainsi vis-à-vis des femmes en âge de procréer à risque élevé (facteurs de risque, tableau clinique évocateur), un dépistage et une éventuelle supplémentation martiale "limitée dans le temps" doivent être proposés.
Pour la vitamine D, le HCSP ne recommande pas non plus de dépistage de la carence en population générale. Ce, principalement du fait de "réserves" sur la qualité et la validité des dosages et de l’hétérogénéité des seuils. Mais aussi parce que, là aussi, la fréquence globale de la carence est faible (4,4 à 6,5% selon les études). Cette dernière ne concernerait que certains groupes identifiés : les populations en précarité, les personnes obèses, les personnes ne s’exposant pas au soleil (par exemple vivant en institution ou portant des vêtements très couvrants), les personnes à peau très pigmentée vivant sous des latitudes élevées. En outre, les preuves d’efficacité de la supplémentation sont actuellement insuffisantes. Et il en est de même pour les diverses actions d’enrichissement réalisées dans certains pays.
C’est pourquoi, pour la population générale, le HCSP mise sur un mode de vie sain et favorable au statut en vitamine D (exposition solaire modérée mais suffisante, aliments riches en vitamine D - tels que les poissons gras - à hauteur toutefois d’une portion par semaine, œufs, fromages et produits laitiers 2 par jour). Il recommande aussi d’éviter l’auto-prescription de compléments alimentaires riches en vitamine D.
Pour les groupes à risque, "il revient aux professionnels de santé de surveiller le statut en vitamine D de certaines de ces personneIs". Le HSCP ajoute qu’il est nécessaire de renforcer l’information et la formation des médecins "pour contribuer à l’identification des personnes soumises à des risques particuliers, en s’aidant si nécessaire de scores validés". En revanche, la supplémentation systématique dans les groupes à risques identifiés n’est pas non plus recommandée.
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