Ils sont 45 députés à ne pas digérer le déremboursement des granules. Les élus, situés du centre-gauche à la droite, viennent de signer une tribune publiée le 21 juillet dans Le Journal du dimanche, afin de demander au Gouvernement de renoncer à son projet, "afin de maintenir l'homéopathie comme option dans le parcours de soins des patients mais aussi dans l'optique de contribuer à la maîtrise des dépenses publiques de santé". Début juillet, à la suite de l'avis négatif de la HAS, le ministère de la Santé a opté pour un déremboursement progressif des quelque 1200 spécialités homéopathiques : elles seront prises en charge à 15 % en 2020 (contre 30 % à l'heure actuelle) puis déremboursées à compter de 2021. Une décision présentée, non comme une cabale contre l'homéopathie, mais comme un alignement sur les autres médicaments. "Il est difficile d'accepter l'idée selon laquelle cette pratique, qui a longtemps été reconnue par les autorités et la communauté médicale, exercée pendant plus de 200 ans par des médecins formés, et inscrite à la pharmacopée française en 1965 (…) puisse soudainement être reléguée au rang de 'fake médecine'", écrivent les élus, qui soulignent sa popularité auprès des Français et son utilisation fréquente "dans les services de gynécologie et d'oncologie". Cinq députés "marcheurs" Les signataires sont menés par le député du Morbihan Paul Molac, ex-PS puis ex-LREM, désormais membre du groupe Libertés et Territoires à l'Assemblée nationale, qui compte huit autres signataires. Hétérogène, ce groupe regroupe bon nombre de députés indépendants issus de la galaxie centriste ou régionaliste (Bretons, Corses). Mais la tribune compte aussi cinq députés LREM, dont Blandine Brocard qui s'était opposée à l'extension des vaccins obligatoires.
"Plutôt que de vouloir bannir à tout prix l'homéopathie, ne serait-il pas préférable d’accompagner son développement afin que les Français, au nom de la liberté de choix, puissent se voir offrir une large palette de soins et solutions thérapeutiques sécurisés et contrôlés ?", plaident les élus, qui s'inquiètent d'un "report vers la médecine traditionnelle, plus coûteuse" et présentant "davantage de risques d'effets indésirables". Sur les réseaux sociaux, où les NoFakeMed et leurs soutiens sont très actifs, la tribune des 45 députés a suscité de nombreuses réactions négatives, parfois assortis des contre-arguments sur le fond.
Donc 45 députés s'opposent au déremboursement de l'homéopathie et se fendent d'une tribune
— Laure Dasinieres (@LUppsala) 21 juillet 2019
On regarde le détail de la dite tribune ? https://t.co/h2Q69SrW5O
[Avec JDD]
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