Jeter les tests Covid de plus de 4 jours : la solution radicale d'un médecin biologiste
Alors que les délais pour obtenir les résultats des tests PCR dépassent parfois une semaine, le Dr Jean-Claude Azoulay, vice-président du Syndicat national des médecins biologistes, propose de “laisser en suspens” l’analyse des tests effectués il y a plus de quatre jours. “Rendre le résultat d’une PCR faite il y a une semaine ne sert plus à rien. Si la personne était positive, elle a eu le temps d’en contaminer d’autres et, huit jours après, elle est probablement redevenue négative”, considère le Dr Jean-Claude Azoulay dans une interview accordé au Monde ce lundi. Afin de résorber le retard lié au rendu des résultats des tests PCR, ce dernier a évoqué une solution radicale : “Pour remettre les compteurs à zéro, je propose de laisser en suspens les prélèvements effectués il y a plus de quatre jours, et de réserver temporairement 20 % de l’activité PCR à l’analyse des échantillons qui datent de un à quatre jours.” Ce dernier évoque toutefois la possibilité aux personnes concernées de refaire un test “rapidement, selon les circonstances, avec un rendu dans un délai acceptable”. Selon le vice-président du Syndicat national des médecins biologistes, en Ile-de-France, “cela correspondrait à 7.000 tests quotidiens en moins, sur une activité totale de 35.000 à 40.000 par jour. En trois jours, cette stratégie permettrait de résorber le passif, afin de pouvoir ensuite rendre des résultats dans un délai acceptable de moins de 48 heures”. Une solution qu’il juge efficace dans la mesure où une “vraie priorisation des dépistages” est mise en oeuvre. “Tout le monde n’a pas besoin de se faire dépister. Il faut rationaliser les risques, car aller au laboratoire faire un test, en patientant dans une file dense, c’est possiblement se faire contaminer par un individu qui tousse à côté de vous. Je ne suis pas certain qu’aujourd’hui, il y ait besoin de 1 million de tests par semaine”, a confié le biologiste.
Réaliser des tests PCR par poolage Le Dr Jean-Claude Azoulay propose ainsi de distinguer plusieurs groupes de populations en fonction des niveaux de risque : d’une part, les personnes symptomatiques qui doivent être prioritaires, avec de préférence une prescription de test délivrée par un médecin; les cas contacts, dont “leur recherche doit être intensifiée” ; et les personnels exposés au virus, à l’image des soignants. “Pour les personnes qui viennent faire les tests pour se rassurer, mais qui n’ont ni symptômes ni risque particulier, je plaide pour réaliser des tests PCR par poolage, a ajouté le Dr Azoulay. Le principe est de regrouper les prélèvements d’un certain nombre d’individus. Si le résultat est négatif, cela signifie que tous les échantillons du pool le sont. S’il est positif, on reteste individuellement les prélèvements pour identifier lequel contient l’ARN viral.” Une pratique qui n’est pas encore autorisée mais qui devrait bientôt l’être, assure-t-il. [avec Le Monde]
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