Les auteurs de ces données parues dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 26 mai, notent cependant que les inégalités sociales sont toujours très présentes. Ainsi, il y a une augmentation du tabagisme quotidien (de 29,8% à 33,3%) parmi le tiers de la population dont les revenus étaient les moins élevés. "Cette augmentation est essentiellement due à une hausse entre 2019
et début 2020, avant le premier confinement, une stabilisation étant notée en post-confinement" précisent-ils. Et il y a une différence de 15 points d’écart entre les plus bas et les plus hauts revenus. "Dans un contexte de crise sanitaire, psychologique, économique et sociale inédite, un des enjeux est de réinstaller une tendance à la baisse, et de renforcer encore la lutte auprès des populations les plus vulnérables face au tabagisme, les inégalités sociales étant très marquées", concluent les auteurs du BEH. La campagne mondiale autour de cette édition 2021 de la Journée mondiale sans tabac, qui a lieu comme chaque année le 31 mai, portera sur l’accompagnement au sevrage. Dans le monde, environ 780 millions de personnes disent vouloir arrêter de fumer. Et la pandémie de Covid-19 a poussé de nombreux consommateurs à souhaiter stopper leur tabagisme. Cependant, il s’agit d’une démarche difficile, surtout avec le stress économique et social lié à la crise. Et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que seulement 30 % de ces volontaires au sevrage ont accès aux outils qui peuvent les aider à surmonter leur dépendance physique et mentale au tabac. C’est pourquoi le thème de l’édition 2021 est "S’engager à arrêter". L’OMS met en avant les effets bénéfiques du sevrage, observables très rapidement : ainsi vingt minutes à peine après avoir arrêté de fumer, le rythme cardiaque baisse ; dans les 12 heures, le taux de monoxyde de carbone sanguin se normalise ; en 2 à 12 semaines, la circulation sanguine s’améliore et la fonction pulmonaire augmente. En 1 à 9 mois, la toux et les difficultés respiratoires diminuent. En 5 à 15 ans, le risque d’AVC est réduit à celui d’un non-fumeur. En 10 ans au maximum, le taux de mortalité par cancer du poumon est ramené à la moitié de celui d’un fumeur. En 15 ans au maximum, le risque de maladie cardiovasculaire est réduit à celui d’un non-fumeur. La campagne 2021 a donc pour objectif de soutenir, dans le monde entier, ces millions de personnes qui tentent de renoncer au tabac. Elle vise à contribuer à l’instauration d’environnements plus sains, propices à un arrêt du tabagisme. L’autorité sanitaire mondiale plaide pour des politiques plus strictes visant l’arrêt du tabac, l’élargissement de l’accès à des services de sevrage, mais aussi une meilleure connaissance des tactiques de l’industrie du tabac. Elle a mis en place la nouvelle "Access Initiative for Quitting Tobacco" qui propose un libre accès à des consultations en ligne, et divers outils numériques de sensibilisation.
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