"Des caractéristiques à impact défavorable sur l’évolution de la grossesse continuent à augmenter", alertent le ministère de la Santé, l’Inserm et Santé publique France dans leur enquête nationale périnatale 2021, publiée ce jeudi. Cette enquête décrit l’état de santé des mères et des nouveau-nés, leurs caractéristiques, les pratiques médicales durant la grossesse et au moment de l’accouchement, et les caractéristiques des lieux d’accouchements en France. Les résultats – issus d’une enquête de terrain menée en mars 2021* – montrent que le report des naissances à des âges maternels plus élevés, observé depuis plusieurs décennies, se poursuit, "alors que l’on sait que les risques pour la mère et l’enfant augmentent de manière sensible avec l’âge des femmes". "La part des femmes âgées de 35-39 ans à l’accouchement et celle de 40 ans et plus sont en augmentation depuis 2016" : respectivement 19,1% en 2021, contre 17,2% en 2016 ; et 5,4% en 2021 contre 3,9%. Autre enseignement de cette enquête, réalisée tous les cinq ans : l’augmentation du surpoids et de l’obésité des futures mères. En 2021, 23% des femmes étaient en surpoids contre 19,9% en 2019. Plus de 14% étaient obèses en 2021, contre 11,8% en 2016. Dans un communiqué, Santé publique France indique que les accouchements étaient moins médicalisés en 2021. Si la fréquence du déclenchement du travail était en augmentation (25,8% contre 22% en 2016), le recours aux interventions visant à accélérer le travail était "de moins en moins important" au moment de l’enquête. Le taux de césarienne reste stable cependant : il était de 21,4% en 2021 contre 20,3% en 2016. "Le fait d’avoir accouché par césarienne lors d’un précédent accouchement reste le principal facteur de risque de césarienne." Par ailleurs, le taux de voie basse instrumentale reste stable également, autour de 12%. "Les sages-femmes effectuent 88,6% des accouchements par voie basse spontanée", est-il écrit. Un taux stable par rapport à 2016 (87,5%). Le taux d’épisiotomie continue quant à lui de baisser (20,1% en 2016 et 8,3% en 2021), conformément aux recommandations nationales. Une augmentation des déchirures périnéales, notamment non sévères, est aussi observée. Enfin, "si 82,7% des femmes ont eu une analgésie péridurale, elles sont de plus en plus nombreuses à utiliser aussi plus fréquemment des méthodes non médicamenteuses (la mobilité, le bain ou la douche durant le travail, les massages, etc…) pour gérer la douleur liée aux contractions". Globalement, le gynécologue-obstétricien demeure le professionnel le plus souvent consulté pour la surveillance prénatale. "Toutefois, pour près de 40% des femmes, une sage-femme a été la responsable principale de la surveillance durant les six premiers mois de la grossesse, précise l’enquête. La part des sages-femmes en secteur libéral ayant réalisé ce suivi a été multipliée par trois depuis 2016 (22,9% versus 8,5% en 2016)." Symptômes dépressifs Les addictions ont également été analysées. "La situation est en amélioration", écrivent les auteurs de l’enquête. Ainsi, la proportion des femmes déclarant une consommation de tabac au troisième trimestre baisse (12,2% en 2021 contre 16,3% en 2016), "de même que celle des femmes déclarant consommer du cannabis durant la grossesse (1,1% contre 2,1%)". Et environ 3% des femmes déclarent avoir consommé de l’alcool pendant leur grossesse. Un chiffre à prendre avec des pincettes car "la consommation d’alcool est souvent sous déclarée". L’état psychologique des femmes lors de la grossesse est toutefois préoccupant : il semble même s’être "dégradé". Près de 9% (8,9%) ont consulté un professionnel de santé pour des difficultés psychologiques, contre 6,4% en 2016. Le plus souvent un psychologue ou un psychothérapeute. Pour la première fois, la santé mentale des mères après l’accouchement était également évaluée par le biais d’un suivi à 2 mois. "Elles sont 16,7% à présenter des symptômes dépressifs majeurs à 2 mois du post-partum [échelle EPDS, NDLR]. Par ailleurs, 15,5% des femmes ont vécu difficilement ou très difficilement leur grossesse et 11,7% ont un mauvais voire très mauvais vécu de leur accouchement." *L’échantillon était de 13.404 femmes pour 13.631 naissances.
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