"L'homéopathie ne vaut pas plus qu’un placebo", estime un conseil scientifique européen
Le Conseil scientifique des Académies des sciences européennes (Easac), regroupant 27 pays, dont la France, vient de publier une déclaration dans laquelle il estime qu'un produit homéopathique ne vaut pas plus qu’un médicament placebo.
"Les revendications scientifiques de l’homéopathie ne sont pas plausibles et sont incompatibles avec les concepts établis de la chimie et de la physique", précise l'Easac. "En se fondant sur une analyse approfondie des résultats disponibles, l’analyse révèle que chaque cas pour lequel une efficacité clinique d’un produit homéopathique a été revendiquée peut s’expliquer par l’effet placebo, une mauvaise conception de l’étude, des variations aléatoires, une régression des résultats vers la moyenne ou un biais de publication", ajoute l'Easac. Contrairement aux médicaments, les produits homéopathiques sont dispensés du lourd dossier d’autorisation de mise sur le marché, retrace Le Figaro. Mais pour les scientifiques de l'Easac, on ne peut pas à la fois être un médicament et ne pas être. "Si un produit était considéré comme pouvant avoir des effets justifiant son utilisation dans le traitement de maladies, écrit l’Easac, il devrait être évalué avec les mêmes standards que d’autres médicaments candidats."
"Il y a aussi des médecins convaincus!"
L’Easac invite donc "les décideurs de l’Union européenne à adopter une approche plus explicitement fondée sur des preuves pour évaluer les prétentions relatives à l’homéopathie". "Il n’y a aucune raison pour que l’homéopathie bénéficie de dérogations, explique au Figaro le Pr Jean-François Bach, membre des Académies de médecine, de pharmacie et des sciences, qui a participé au rapport de l’Easac. Même si l’homéopathie est un placebo sans effet secondaire, ajoute-t-il, et que nombre de médecins la prescrivent en sachant qu’ils administrent un placebo, il y a aussi des médecins convaincus ! N’oublions pas non plus que l’homéopathie est remboursée [à 30 %, NDLR] et qu’il y a toujours un risque de détourner le malade de traitements réellement efficaces." En réaction à cette déclaration de l'Easac, le syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF) a publié un communiqué dans lequel il dénonce "une sélection parfaitement contestable des recherches existantes, puis sur des assertions fausses relatives à la sécurité du médicament comme à la pratique médicale".
0.29% des remboursements
"Toutes les études indiquent cependant que l'homéopathie, utilisée avec discernement, est sûre et ne présente pas d'effets indésirables, notamment du fait du mode de préparation, dans lequel la substance est diluée et dynamisée. Opposant à l’homéopathie, Edzard Ernst n'a trouvé que 4 décès susceptibles d'avoir un rapport potentiel avec l'homéopathie dans la littérature mondiale sur une période de 34 années. Or les médicaments homéopathiques sont utilisés aujourd’hui par plus de 300 millions de patients dans le monde", indiquent les médecins homéopathes avant d'ajouter "par comparaison, selon l'EMA (European Union agency), les effets indésirables des médicaments classiques provoquant le décès d’environ 200 000 habitants de l’Union Européenne chaque année". Quant au déremboursement des médicaments homéopathiques, le SNMHF note que cela ne représente que 0,29 % des remboursements de médicaments en France. [Avec lefigaro.fr]
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