Pas de lien entre pollution et maladie d'Alzheimer prouve le CNRS

06/11/2018 Par Catherine le Borgne
Santé publique

Une équipe de chercheurs du Laboratoire de Chimie de coordination du CNRS à Toulouse a prouvé l’absence de lien entre la pollution et Alzheimer, contrairement à ce que plusieurs études avaient démontré.

  En 2016, une équipe de l'université d'Harvard avait démontré que la probabilité d’être hospitalisé pour une maladie neurodégénérative s’accroît avec une augmentation de la concentration en particules fines, explique pourquoidocteur.fr. Une étude chinoise, publiée en 2016, suggère également que des nanoparticules de magnétite, provenant de la pollution atmosphérique, peuvent pénétrer dans le cerveau par inhalation et provoquer une dégénérescence neuronale responsable de la maladie d’Alzheimer. Une étude britannique de 2007 a aussi montré que la magnétite pouvait générer des réactions d’oxydation néfastes. Et pourtant, les conclusions de l’étude menée par une équipe de chercheurs du Laboratoire de Chimie de coordination du CNRS montrent tout l’inverse. "Quand j’ai lu ces études, cela m’a paru bizarre, incohérent, donc j’ai décidé de refaire les manipulations effectuées par ces scientifiques en 2016", raconte Bernard Meunier, principal auteur de l’étude. Les résultats ont été publiés dans la revue Angewandte Chemie International. Selon les chercheurs toulousains, "la magnétite, un des principaux minerais de fer, présente une très forte stabilité, y compris à l'échelle des temps géologiques". Ces mêmes magnétites qui, selon l’étude de 2016 pouvaient pénétrer dans le cerveau par inhalation et provoquer une dégénérescence neuronale responsable de la maladie d’Alzheimer, seraient en réalité inoffensives pour le cerveau. Les chercheurs ont reproduit les expériences dans les conditions de température et de pH identiques aux conditions physiologiques et ont montré que "la magnétite est incapable de se lier au peptide amyloïde et d'induire des réactions d’oxydation", peut-on lire dans le communiqué qu'ils ont publié. "Nous avons refait leur protocole et montré qu’il n’y a pas de réaction d’oxydation, et donc que la magnétite ne peut pénétrer dans le cerveau", poursuit Bernard Meunier. Ce résultat permet donc de penser que la magnétite est inerte et qu'il est donc très peu probable qu'elle soit impliquée dans la dégénérescence neuronale observée dans la maladie d'Alzheimer. Ces résultats viennent donc contredire les conclusions des études précédentes. "Cette étude doit amener à refaire des tests autour de la magnétite afin d’étudier son caractère prétendument dangereux pour le cerveau humain", précise le communiqué. Les résultats de son étude ont conduit Bernard Meunier à dénoncer "la course à la publication de certains chercheurs qui surfent sur des modes et angoissent les gens. Il faut les rassurer. La magnétite est présente naturellement dans le cerveau et cela n’est pas dangereux." [Avec pourquoidocteur.fr]  

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

0 commentaire
8 débatteurs en ligne8 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
15
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5