Urologie : des chefs de service appellent à plus de thérapies focales

26/04/2017 Par Fanny Napolier
Santé publique

Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde, des urologues appellent à une révision des recommandations dans le but de réduire le nombre d'ablations et d'affiner le diagnostic.

Trois professeurs d'urologie et chefs de service, ainsi que le président de l’Association nationale des malades du cancer de la prostate (Anamacap) appellent à un changement des recommandations dans leur spécialité. Les Prs Abdel-Rahmène Azzouzi (CHU d’Angers), Olivier Cussenot, (Hôpital Tenon, Paris), Michaël Peyromaure, (Hôpital Cochin, Paris) et Roland Muntz signent une tribune publiée dans Le Monde. "Les modalités actuelles du diagnostic précoce exposent au surdiagnostic, tel que la réalisation de biopsies inutiles, et au sur-traitement : on dénombre plus de 20 000 ablations par an en France (…) une large proportion (plus de 70 %) des patients ont une maladie qui n’évoluera pas ou lentement", écrivent les urologues. L'avènement des IRM de la prostate a permis de réduire le nombre de biopsies inutiles et engendré une révision du schéma de réalisation des biopsies, ajoute les spécialistes. "Fortes de ce nouveau standard diagnostique, la surveillance simple et les thérapies focales devraient progressivement prendre la place qui leur revient au sein de l’arsenal thérapeutique déjà existant. Cette évolution souhaitable permettra aux thérapeutes de sortir rapidement de la phase actuelle de sur-traitement et de prévenir le risque réel de sous-traitement que les opposants au dépistage proposent", ajoutent les signataires. Les auteurs rappellent qu'une étude publiée récemment vient de montrer que les thérapies radicales ne confèrent aucun avantage en termes de mortalité à dix ans, comparées à une simple surveillance. Selon l'étude ProTect, chez les patients "surveillés", 20 % des tumeurs ont progressé et 6 % ont développé des métastases. Toujours dans la même étude, après ablation de la prostate, le risque d’incontinence atteignait 20 % et celui de troubles de l’érection 80 %. "L’ensemble de ces données au niveau de preuve incontestable incite à une révision de nos pratiques par les sociétés savantes et la Haute Autorité de santé. L’IRM associée aux biopsies ciblées devrait permettre une réorientation des diagnostics majoritairement vers les cancers nécessitant des traitements physiques, dont une part resterait radicale et l’autre part grandissante en faveur des thérapies focales", concluent les auteurs. Lire la tribune sur Lemonde.fr

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