Pour les médecins hospitaliers, une "revalorisation sans précédent", pour les spécialistes libéraux, un "piètre lot de consolation". C'est ce que dénonce le Syndicat des médecins libéraux (SML) après avoir pris connaissance de la lettre de cadrage envoyée par le ministre au nouveau directeur général de l'Assurance maladie, Thomas Fatome. Après le Ségur, qui s'est concentré sur l'Hôpital, "le SML regrette ne pas retrouver la même ambition pour les médecins libéraux" qui doivent faire l'objet de négociations conventionnelles. "C’est même tout le contraire", estime-t-il dans un communiqué du 3 septembre.
Pour le syndicat, les orientations fixées par le ministre témoignent "d'une volonté de construire une nouvelle étape dans l'étatisation de la médecine libérale par les territoires". Le SML refuse à ce titre de voir les CPTS devenir les pivots de la structuration des soins ambulatoires et le modèle unique de la coordination : "les médecins libéraux aspirent à des formes d'organisation agiles construites autour du patient", souligne le syndicat, qui fustige la politique consistant à ne financer que les structures "au détriment du soin et des actes médicaux".
Par ailleurs, le syndicat "considère qu'écarter d'emblée la rémunération directe" des médecins qui seront mobilisés sur l'effection des soins non programmés est une erreur. "Pire, cette posture révèle le projet profond du Gouvernement de faire glisser la médecine libérale dans un système étatique et de capitation", fustige-t-il. Et de réclamer une majoration de 15 euros sur tous les actes de soins non programmés.
Quant aux perspectives de revalorisation des médecins spécialistes, fondées essentiellement sur une généralisation de la Rosp, elles sont loin de satisfaire le SML. "Privés par l’Assurance maladie de toute revalorisation significative dans la convention de 2015, les spécialistes libéraux attendent mieux qu’un lot de consolation...", assène le syndicat. D'autant que l'extension de la Rosp aux 47 spécialités s'annonce longue et complexe.
Enfin, le SML s'oppose aux téléconsultations "hors territoire" ainsi qu'à la disparition de la consultation présentielle dans les 12 mois, car elles "ouvrent la voie aux plateformes avec leurs praticiens 'offshore'". Bref, le ministre est prié de revoir sa copie.
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