Perte d'activité liée au Covid, la CSMF demande l'ouverture de négociations conventionnelles
"Je veux rendre hommage aux médecins libéraux. 4.500 ont dû s'arrêter pendant le combat. La nation a perdu plusieurs de ses fils", s'est ému en préambule de sa conférence, le président de la CSMF. "Cette épidémie a été caractérisée par une gestion par le rationnement. Il y a eu une terrible incurie de l'État", a dénoncé le Dr Ortiz. "Les médecins sont partis au front démunis, sans aucune munition. Avec le minimum de ce qu'on peut attendre d'un pays moderne", a-t-il condamné, tout en saluant "la remarquable adaptation et réactivité des médecins, notamment les libéraux. Ils y sont allés sans réfléchir et sans attendre d'aide de la tutelle ou des ARS". Aujourd'hui, estime la CSMF, la "nation", doit "reconnaître l'engagement des médecins" et payer. Le président du syndicat a salué le mécanisme d'aide au paiement des charges mis en place par la Cnam tout en déplorant que ces dernières ne soient pas prises en charge à 100% comme il l'avait suggéré. Mais ça n'est pas suffisant juge la CSMF. "Il faut sauver la médecine libérale parce qu'elle est garante de l'accès aux soins, à soutenu le Dr Ortiz, le pays ne reconnaît pas leurs efforts, notamment sur le plan tarifaire", a-t-il ajouté. Si la crise du Covid a eu impact très négatif sur l'activité des médecins, le syndicat de médecins craint que la reprise ne se fasse pas sur les chapeaux de roue. "Certains médecins ne peuvent toujours pas travailler parce que leur clinique a été réquisitionnée. Pour les autres, il est très vraisemblable que le rythme de consultation sera moindre que ce qu'il était dans le passé. Le flux de patients va être ralenti. Ceux qui voyaient quatre patients par heure n'en verront que deux ou trois", anticipe le Dr Ortiz.
"Il va falloir d'urgence ouvrir une négociation conventionnelle pour aborder la revalorisation des actes et le mécanisme de soutien aux médecins", estime le Dr Ortiz citant la nécessité de revaloriser des actes impactés par le Covid comme ceux relevant de la sphère ORL par exemple. Le président de la CSMF réclame également "une revoyure du forfait structure". "Les médecins ont adapté toute l’infrastructure des cabinets par l'aménagement des secrétariats avec du plexiglas, la mise à disposition des masques ou des solutions hydroalcooliques… Tout cela induit des frais", plaide-t-il. Le directeur général de l’Assurance maladie, Nicolas Revel, ne serait "pas opposé" à l'ouverture des négociations.
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