Craignant une nouvelle baisse de tarifs de la Cnam, les biologistes lancent un "cri d'alarme"
Dans un communiqué commun, les syndicats de biologie médicale privés et publics s'inquiètent de la menace de disparition d’une partie importante du réseau de biologie médicale en France liée à une nouvelle baisse des tarifs imposée par l’Assurance maladie.
"La dégradation du maillage en biologie médicale va se produire si la Cnam met à exécution son plan mortifère", écrivent les syndicats de biologistes dans un communiqué commun. Ces derniers dénoncent "un protocole d’accord 2024-2026 vicié et une rupture de confiance".
En effet, la Cnam aurait annoncé en juin 2024 aux représentants du secteur que l’accord triennal 2024-2026 signé l’année dernière avait été construit sur des données erronées pour les dépenses 2023 et les prévisions de croissance 2024.
Ainsi elle envisage de baisser à nouveau de 9,4% leurs tarifs en septembre 2024 (à hauteur de 360 millions annualisés). Ce "serait le coup de grâce après les 11% consentis par la profession en l’espace d’un an, et représenterait une rupture de confiance définitive pour l’avenir", alertent les syndicats.
Les syndicats de biologistes ont déjà accepté une baisse des tarifs de 7% en 2023, puis de 4% au 1er janvier 2024. "Ce plan de rigueur est de loin le plus drastique des professions de santé, accepté en responsabilité vis-à-vis de la situation générale tendue des comptes publics", écrivent les auteurs du communiqué, qui rappellent que "les biologistes médicaux ne sont pas responsables de l’augmentation des examens biologiques", mais "dépendants des prescriptions".
Les syndicats préviennent la Cnam que "de nombreuses sociétés de biologie médicale présentaient déjà des déficits financiers en 2023, avant la baisse des tarifs de janvier 2024". Ils craignent donc pour la survie des sociétés du secteur libéral.
Si cette baisse de tarifs de plus de 9% est appliquée, les biologistes menacent de fermer les sites plus fragiles, notamment ceux situés dans les déserts médicaux ou encore de réduire leurs temps et jours d'ouverture, "augmentant le temps d’accès aux prélèvements et aux comptes-rendus, et aggravant la saturation des services d’urgence hospitaliers".
"Ce cri d’alarme a vocation à éviter de basculer vers un service de biologie médicale « low cost », d’un niveau de dégradation qui sera inacceptable et inédit pour les patients, comme pour les soignants", concluent les syndicats, qui demandent "la suspension de l’accord triennal et sa renégociation dans les plus brefs délais sur des bases réalistes et viables économiquement".
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