Deux salles, deux ambiances. Le 26 août dernier, au JT de France 2, Emmanuel Macron avait opéré un revirement surprise dans la réforme des retraites, indiquant : "Je préfère un accord sur la durée de cotisation plutôt que sur l'âge". "Il y a certaines professions qui – si on fait les choses mécaniquement – seraient lésées : infirmières, aides-soignants, enseignants", a-t-il argumenté. La déclaration avait fait grand bruit, prenant à revers la préconisation du rapport Delevoye (âge de départ à taux plein à 64 ans) quelques jours avant le début des négociations avec les partenaires sociaux. Les commentateurs politiques y ont vu une tentative de rallier la CFDT, l'influent syndicat ayant toujours exprimé son opposition à un système de retraite fondé sur l'âge, jugé injuste pour les personnes ayant commencé à travailler tôt. De l'autre côté de l'échiquier syndical, la déclaration du président n'avait en revanche pas manqué de faire tousser le Medef, l'organisation patronale militant pour un recul de l'âge de départ à la retraite. Le président n'a pas dit ce qu'il a dit Invitée à l'université d'été du Medef trois jours plus tard, Agnès Buzyn s'est employée à éteindre l'incendie allumé par le chef de l'État. "Le président de la République a acté qu'il souhaitait être attentif aux carrières longues", a indiqué la ministre de la Santé et des Affaires sociales, en charge de la réforme des retraites aux côtés de Jean-Paul Delevoye. "Je crois que le président n'a pas dit qu'il avait une préférence sur la durée de cotisation, il a dit qu'il voulait être attentif aux durées de cotisation", a-t-elle ensuite tenté, dans un numéro d'équilibrisme politique assez osé.
La "préférence" présidentielle s'est donc muée en "attention" présidentielle. Une chose est sûre : le gouvernement aura fort à faire pour concilier les positions des partenaires sociaux, avec qui les négociations débuteront les 4 et 5 septembre. Une manifestation contre la réforme est déjà prévue le 16 septembre, à l'initiative de plusieurs syndicats professionnels. Chez les médecins, la FMF et l'UFML ont déjà appelé à participer, aux côtés des infirmières libérales (Convergence infirmière).
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