Par 89 voix contre 42, l’Assemblée nationale a acté, dans la nuit de mardi à mercredi 23 octobre, la non-compensation des mesures décidées en décembre dernier, durant la crise des Gilets jaunes. Un vote contraire au principe posé par la loi Veil de 1994. Le projet de budget de la Sécu est attendu à 5,4 milliards d’euros en 2019 et 5,1 milliards l’an prochain. Une dégradation due à des prévisions trop optimistes, de la croissance notamment, mais aussi aux “mesures d’urgences”.
Non-compensation : en séance publique, les députés valident l'article 3 du #PLFSS2020.
> Le coût des mesures d'urgence "gilets jaunes" sera supporté par le budget de la sécurité sociale.#DirectAN pic.twitter.com/6TJznzvMAJ— LCP (@LCP) 22 octobre 2019
Malgré le front commun de l’opposition de droite comme de gauche contre ce qu’elle considère comme un “siphonage”, le débat a été houleux. Des inquiétudes qui se sont exprimées jusque dans les rangs de la majorité, notamment lors de la réunion de groupe LREM. En commission la semaine dernière, les députés avaient voté pour en revenir au principe d’une compensation, à l’initiative d’élus d’opposition mais aussi de quelques députés de la majorité. Les oppositions s'alarment surtout que “l'hôpital brûle”. En réponse, Le PS a présenté mardi un “plan d'urgence” et un élu PCF a symboliquement revêtu une blouse blanche dans les couloirs de l'Assemblée en “solidarité”. Présente à l’ouverture des débats, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a dit voir dans l’hôpital public un “trésor national” et promis de prochaines annonces.
Budget de la Sécu. Le député communiste @Alain_Bruneel en blouse blanche à l’Assemblée #PLFSS2020 #AssembléeNationale https://t.co/l3ywBwawZR
— Députés Communistes (@deputesPCF) October 22, 2019
Un discours loin de rassurer les oppositions, qui ont jugé à l'instar de Jean-Carles Grelier (LR), citant un professeur de médecine, que l'hôpital public “va s'effondrer comme une barre obsolète de banlieue !”, ou que “le gouvernement est assis sur un baril de poudre”, selon le socialiste Joël Aviragnet. Réaction de l’UFML Dans un communiqué diffusé mercredi 23 octobre, le Syndicat de l'Union française pour une Médecine Libre (UFML) dénonce une aggravation du déficit de la sécurité sociale. “Le gouvernement transforme la sécurité sociale en une banque à table ouverte, ou il se sert à sa guise, au mépris de ses fondements et de son historique. Cette décision validée par un vote au milieu de la nuit est une honte qui marquera ce gouvernement jusqu’à la fin du quinquennat”, ont-ils écrit. [Avec Ouest France et Le Parisien]
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