La course au vaccin contre le Covid-19 est lancée. Alors que la Russie a annoncé avoir produit les premières doses de son vaccin nommé “Spoutnik V”, le développement des vaccins contre le nouveau virus chinois avance “beaucoup plus vite” que prévu d’après la virologue Marie-Paule Kieny. Cette ancienne directrice générale à l’OMS et présidente du comité vaccin Covid-19 explique, dans le Journal du Dimanche que six vaccins sont entrés en phase 3, celle où “on teste leur efficacité”. D’après elle, de premiers résultats pourraient voir le jour au début de l’automne. Moins avancés, une vingtaine d’autres projets sont aussi en phase 1, au début donc de leur étude sur l’homme. Le projet de l’Institut Pasteur en fait partie. La spécialiste explique également qu’il faudra, en cas de vaccin trouvé avec succès, mettre en place une “stratégie”. Ainsi, le personnel soignant et les personnels effectuant des tâches de “première nécessité”, soit un groupe de 1,8 millions de personnes, devront être vaccinés en premier. Ensuite, les personnes vulnérables, les plus de 65 ans et porteurs de maladies chroniques seront prioritaires. Cela concerne au moins 20 millions de personnes.
L’OMS prudente à propos du vaccin russe Parallèlement, alors que la Russie se targue d’avoir trouvé un vaccin, l’OMS se montre très prudente et se dit “impatiente” d’analyser les premiers essais cliniques. “L'OMS est en contact avec les scientifiques et les autorités russes et attend avec impatience d'étudier les détails des essais" cliniques, peut-on lire dans le communiqué diffusé à Genève. "Accélérer la recherche pour (l'obtention d') un vaccin devrait être fait en suivant des processus établis à chaque étape de la mise au point, pour s'assurer que tout vaccin qui va finalement être produit est à la fois sûr et efficace", poursuit l'OMS, exhortant à...
"un accès rapide, juste et équitable dans le monde entier à un tel vaccin". Mais, la Russie n’a toujours pas rendu publiques d'études détaillées des résultats de ses essais permettant d'établir l'efficacité des produits qu'elle dit avoir créés.
Les Etats-Unis envisagent d'inoculer le coronavirus à des volontaires Ce vendredi 14 août, un institut de recherche fédéral américain a annoncé développer une souche du nouveau coronavirus pour, peut-être un jour, être délibérément injectée à des volontaires afin de vérifier si des vaccins expérimentaux sont efficaces. L'Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), dirigé par le docteur Anthony Fauci, a déclaré avoir "commencé un projet de fabrication d'une souche qui pourrait être utilisée pour développer un modèle d'infection expérimentale humaine, si nécessaire". Cela ne devrait toutefois pas intervenir avant la fin de l’année, quand les résultats des essais cliniques des dernière phase pour trois projets avancés de vaccins contre le coronavirus (AstraZeneca, Moderna, Pfizer) devraient être connus.
[avec le Journal du Dimanche et AFP]
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