Covid : Philippe Douste-Blazy regrette sa pétition en faveur de l’hydroxychloroquine
"Si j’ai une chose à me reprocher, c’est la pétition aux Français", a confié Philippe Douste-Blazy, invité ce vendredi 22 octobre de l’émission Extra Local sur Public Sénat. L’ex-ministre de la Santé était interrogé sur les accusations de "populisme scientifique" portées par le CNRS en septembre dernier à son encontre, ainsi qu’à d’autres personnalités publiques. Le centre national de recherche scientifique lui reprochait d’avoir lancé le 3 avril 2020, soit en plein confinement, avec le Pr Christian Perronne, une pétition demandant à assouplir les possibilités de prescription de l'hydroxychloroquine. Le texte, baptisé "Ne perdons plus de temps", avait reçu le soutien de près de 590.000 Français.
"On ne peut que s ’inquiéter que le choix d’un traitement puisse être décidé par l’opinion publique sur la base d’une pétition ou d’un sondage et que des décisions politiques puissent être prises en se fondant sur des croyances ou des arguments irrationnels, faisant uniquement appel à la peur ou l’émotion", déplorait le CNRS dans son avis publié sur son site. Philippe Douste-Blazy a tenu à expliquer pourquoi il a rédigé cette pétition : "Je n’avais pas admis le fait qu’un ministre de la Santé empêche tout médecin de prescrire un médicament, ça n’avait jamais existé encore en France. J’ai voulu combattre cette idée-là. Au moment de la publication, l’hydroxychloroquine pouvait à titre dérogatoire être prescrite "pour les formes graves hospitalières, sur décision collégiale des médecins et sous surveillance médicale stricte", d’après un décret daté de fin mars 2020. "J’ai été maladroit […] les Français n’ont pas les clefs pour s’exprimer sur l’hydroxychloroquine", a-t-il admis. Mais "les Français avaient le droit de dire qu’ils ne comprenaient pas pourquoi un ministre de la Santé empêchait les médecins de prescrire tel médicament", a ajouté l’ancien cardiologue, également membre du conseil d’administration de l’institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, qui avait soutenu les positions du Pr Didier Raoult. "Comme Didier Raoult est l’un des plus grands chercheurs et infectiologues au monde, je me suis immédiatement rangé derrière lui", a-t-il déclaré ce vendredi, notant néanmoins des "erreurs de communication" de la part du professeur marseillais. "Les Français ont vu en direct ce qu’était le trouble des scientifiques devant quelque chose de nouveau, alors qu’on a l’habitude de penser que les médecins savent tout." [avec Public Sénat]
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