Le Premier ministre dégaine le 49.3 sur le budget de la Sécu 2025
Michel Barnier a engagé ce lundi après-midi la responsabilité de son Gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, dans sa version validée par la commission mixte paritaire. Une motion de censure a été déposée.
Article mis à jour le 3 décembre à 15h avec la réaction de la ministre de la Santé.
"Nous sommes parvenus désormais à un moment de vérité qui met chacun devant ses responsabilités. C'est maintenant à vous, députés, parlementaires de la Nation, de décider si notre pays se dote de textes financiers responsables, indispensables et utiles à nos concitoyens. Ou alors si nous entrons en territoire inconnu", a déclaré le Premier ministre devant l'Assemblée nationale. Alors que les députés devaient se prononcer ce lundi après-midi sur le PLFSS 2025 issu des travaux de la commission mixte paritaire, Michel Barnier a fait le choix d’engager la responsabilité de son Gouvernement en ayant recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet une adoption du texte sans vote.
Dans la foulée, le groupe La France insoumise a annoncé le dépôt d’une motion de censure. Sur le réseau X, le Rassemblement national a d'ores et déjà indiqué qu’elle la voterait. L’ensemble des voix de la gauche et du RN suffit à faire chuter le Gouvernement.
"Les Français nous regardent"
Le chef de l’exécutif a tenté d’échapper à cette issue, en menant des tractations avec le RN tout au long du week-end. Après avoir annoncé une réduction du panier de soins de l’AME, Michel Barnier avait accédé à une autre demande du parti de Marine Le Pen ce lundi matin. "Le Gouvernement s’engage à ce qu’il n’y ait pas de déremboursement des médicaments en 2025 en application du PLFSS", a-t-il promis dans un communiqué, diffusé quelques heures avant la séance à l'Assemblée. En vain.
Face à la crainte d'une censure, la ministre de la Santé et de l'Accès aux soins a rappelé que la "discussion parlementaire" autour du PLFSS pour 2025 "a permis d'aboutir à un accord en commission mixte paritaire pour la première fois depuis quatorze ans. Avec des progrès concrets malgré un contexte difficile". "Renverser la table ? Notre système de santé et notre pays méritent mieux", a plaidé Geneviève Darrieussecq sur le réseau social X. "Les soignants sont inquiets, leurs patients aussi ! Faisons le choix de la stabilité et de la responsabilité, dépassons les postures partisanes, choisissons l'intérêt général. Les Français nous regardent", a-t-elle ajouté.
Ce projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 est sans doute perfectible.
Mais la discussion parlementaire a permis d’aboutir à un accord en commission mixte paritaire pour la première fois depuis quatorze ans. Avec des progrès concrets malgré un contexte…— Geneviève Darrieussecq (@gdarrieussecq) December 2, 2024
[avec AFP]
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