Pénurie de médecins : le ministre de la Santé allemand annonce un déplafonnement de la rémunération des généralistes
"Nous sommes à la veille d'une très grande réforme dans la manière dont nous souhaitons rémunérer les médecins généralistes, mais aussi les spécialistes", a lancé Karl Lauterbach, ministre de la Santé fédéral, lors d'une conférence de presse le 9 janvier qui faisait suite à une rencontre avec les organisations de médecins.
En réponse à la grève des médecins de ville et aux difficultés d'accès aux soins sur certains territoires - notamment ruraux - le ministre a annoncé qu'une loi, qui sera présentée en janvier, mettra fin au système de plafonnement de la rémunération des médecins généralistes. A l'heure actuelle, les médecins sont tenus par une enveloppe de soins de ville négociée au niveau fédéral, puis déclinée au niveau de chaque Land et de chaque praticien. Lorsqu'un médecin dépasse le volume d'actes initialement prévu pour chaque trimestre, chaque acte supplémentaire est rémunéré de manière dégressive par l'assurance maladie obligatoire en fonction de la consommation de l'enveloppe globale, voire non pris en charge. L'an dernier, les rémunérations des pédiatres avaient déjà été déplafonnées.
Pour désengorger les cabinets, le ministre veut également annualiser le forfait rémunérant le suivi des patients chroniques, jusqu'ici trimestriel. "Le forfait trimestriel entraîne souvent une convocation au cabinet du patient, juste pour que le forfait puisse être payé au médecin", a pointé Karl Lauterbach, jugeant que ces consultations au cabinet ne sont pas toujours "nécessaires". Une seule consultation au cabinet par an suffira désormais pour toucher le forfait, ce qui devrait libérer du temps pour prendre en charge les patients nécessitant réellement un examen présentiel. En parallèle, pour les patients suivis, les médecins pourront délivrer les ordonnances et les arrêts maladie par téléphone.
Par ailleurs, un forfait sera mis en place pour valoriser les médecins qui effectuent des visites à domicile et prennent en charge de nombreux patients.
D'autres mesures visant à lutter contre la "bureaucratisation excessive" et à favoriser la "numérisation", comme la mise en place d'un dossier médical partagé en 2025, ont été annoncées. Enfin, le ministre estime nécessaire d'augmenter le nombre d'étudiants en médecine formés chaque année.
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