Le ministre de la Santé allemand menacé d’enlèvement par des antivax
"Je ne céderai pas à la violence", a écrit Karl Lauterbach, hier, sur son compte Twitter. Dans la journée, le ministre de la Santé allemand a annoncé qu’il était la cible d’un projet d’enlèvement par un réseau d’extrême droite, s’inscrivant dans la mouvance des antivax, démantelé par la police. Ce réseau projetait d’organiser des "attentats violents" dans le pays, et d’enlever d’autres "personnalités publiques", dont le ministre de la Santé. Ce dernier a dénoncé des extrémistes minoritaires mais "très dangereux". Cela "montre non seulement que les protestations contre les règles anti-Covid se sont radicalisées, [...] mais qu'il s'agit entre-temps de tentatives de déstabiliser l'État", a-t-il réagi lors d'un point presse. Dans un communiqué, le parquet de Coblence et la police de la Rhénanie-Palatinat ont déclaré que les individus souhaitaient s’en prendre à "l’ordre démocratique". Le ministre, qui a défendu les restrictions sanitaires et la politique de vaccination contre le Covid-19, a indiqué qu’il voulait rassembler la population, divisée sur la question de la gestion de la pandémie. Les quatre extrémistes cités par le ministre ont été interpellés la veille à l’issue de vastes perquisitions. Ils faisaient partie du réseau "Patriotes unis", qui s’organisait sur la messagerie cryptée Telegram. Les autorités enquêtaient sur ce réseau depuis octobre 2021 et sur ses fondateurs et partisans, dans neuf régions d’Allemagne. Les quatre suspects prévoyaient entre autres de s’attaquer aux réseaux électriques afin de provoquer "une panne de courant de longue durée sur tout le territoire", qui aurait créé les conditions d'une "guerre civile". Des armes à feux, munitions, lingots d’or, pièces d’argent, téléphones portables, mais aussi des faux certificats de vaccination anti-Covid ont été retrouvés lors des perquisitions. Des documents écrits dans lesquels les suspects expliquaient leurs plans pour renverser l’Etat ont également été saisis. Selon le communiqué, les autorités ont identifié cinq suspects, tous Allemands, âgés entre 41 et 55 ans, et 4 arrestations ont été réalisées. Mais selon le ministre de l'Intérieur de Rhénanie-Palatinat, Roger Lewentz, le groupe rassemblerait quelque "70 personnes" dans le pays. Le ministre a également ajouté que ces membres parlaient entre eux "d'un renversement de l'ordre démocratique, de la mise en place d'un nouveau Gouvernement, jusqu'à des déclarations selon lesquelles (le président russe Vladimir) Poutine devrait aussi réussir ici en Allemagne pour permettre l'avènement d'un nouveau système". [avec AFP et Der Spiegel]
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