Royaume-Uni : une patiente appelle à arrêter de sonner les cloches après un cancer

15/07/2019 Par Yvan Pandelé
International
Dans certains services de cancérologie anglo-saxons, il est d'usage de sonner une cloche en fin de traitement. Sur son blog, une patiente britannique atteinte d'un cancer du sein de mauvais pronostic appelle à cesser cette tradition, qu'elle juge cruelle pour les autres patients.

C'est une tradition qui n'a pas cours chez nous. Dans les pays-anglo-saxons, il n'est pas rare de trouver une cloche fixée au mur des services de cancérologie : la cloche de fin de traitement ("end-of-treatment bell"). Elle permet aux patients en fin de prise en charge de matérialiser leur "victoire" contre le cancer en faisant sonner la cloche, dans le cadre d'une petite cérémonie à l'hôpital. Mais cette coutume récente ne fait pas que des heureux : sur la plateforme de blogs du BMJ, la patiente Jo Taylor appelle à la mettre en sourdine. "Pour nous autres qui vivons avec un cancer récidivant sans grand espoir de guérison, entendre sonner la cloche est à chaque fois comme un coup de pied dans le gencives", explique cette patiente, qui en est à sa 87e séance de chimiothérapie pour une récidive de cancer du sein. "Les gens pensent qu'il est encourageant d'avoir une cloche", explique-t-elle. "Je ne suis pas d'accord, je pense que c'est clivant et cruel. En ce qui me concerne, cela me rappelle juste ma propre mortalité et le fait que je n'aurai jamais l'occasion de la faire sonner, parce que je ne connaîtrai jamais la fin de mes traitements." Le mouvement, apparemment importé des États-Unis, s'est largement diffusé au Royaume-Uni sous l'impulsion de l'association End of Treatment Bells, fondée en 2014 par la mère d'une petite fille guérie d'un cancer. L'année dernière, l'association se réjouissait d'avoir fait installer 175 cloches dans des services de chimiothérapie ou de radiothérapie en Australie, Nouvelle Zélande, aux USA ou à Dubaï. 

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

Michel Lemariey-Barraud

Michel Lemariey-Barraud

Non

La vraie question est de savoir si on veut assurer correctement les usagers, ou asservir durablement les médecins. La CNAM, organi... Lire plus

0 commentaire





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17