C'est une tradition qui n'a pas cours chez nous. Dans les pays-anglo-saxons, il n'est pas rare de trouver une cloche fixée au mur des services de cancérologie : la cloche de fin de traitement ("end-of-treatment bell"). Elle permet aux patients en fin de prise en charge de matérialiser leur "victoire" contre le cancer en faisant sonner la cloche, dans le cadre d'une petite cérémonie à l'hôpital. Mais cette coutume récente ne fait pas que des heureux : sur la plateforme de blogs du BMJ, la patiente Jo Taylor appelle à la mettre en sourdine. "Pour nous autres qui vivons avec un cancer récidivant sans grand espoir de guérison, entendre sonner la cloche est à chaque fois comme un coup de pied dans le gencives", explique cette patiente, qui en est à sa 87e séance de chimiothérapie pour une récidive de cancer du sein. "Les gens pensent qu'il est encourageant d'avoir une cloche", explique-t-elle. "Je ne suis pas d'accord, je pense que c'est clivant et cruel. En ce qui me concerne, cela me rappelle juste ma propre mortalité et le fait que je n'aurai jamais l'occasion de la faire sonner, parce que je ne connaîtrai jamais la fin de mes traitements." Le mouvement, apparemment importé des États-Unis, s'est largement diffusé au Royaume-Uni sous l'impulsion de l'association End of Treatment Bells, fondée en 2014 par la mère d'une petite fille guérie d'un cancer. L'année dernière, l'association se réjouissait d'avoir fait installer 175 cloches dans des services de chimiothérapie ou de radiothérapie en Australie, Nouvelle Zélande, aux USA ou à Dubaï.
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus