Son médecin qualifie son homosexualité de pathologie, il interpelle l'Ordre
Alors qu'il avait demandé une lettre d'adressage à son généraliste pour aller voir un ORL, un patient a été choqué de voir que ce dernier avait mentionné son homosexualité dans la liste des pathologies en cours.
Sous le "choc", ce patient de 46 ans, habitant à Mimizan (Landes), s'est confié au quotidien régional Sud-Ouest. Au canard, il explique avoir demandé une lettre d'adressage à son médecin généraliste pour se rendre chez un ORL du bassin d'Arcachon étant gêné par "des bouchons dans les oreilles".
S'il a bien obtenu le précieux sésame sur lequel figurent entre autres ses antécédents familiaux, le quadragénaire a constaté que le praticien avait mentionné, parmi ses pathologies en cours, son "homosexualité", à côté de son "asthme" et de "troubles du sommeil non organiques". "Je suis consterné. Je demande que ce médecin s'excuse", a-t-il déclaré auprès de Sud-Ouest.
Contacté par le journal, le praticien s'est justifié, indiquant que "d'un point de vue pratique sur le logiciel, c'est plus simple d'avoir tout dans la même case. Mais si c'est là que le bât blesse, alors je comprends. L'homosexualité n'est pas une pathologie", a-t-il affirmé.
Le patient explique qu'il a consulté pour la première fois ce médecin au printemps 2023. Après avoir contracté une syphilis, le quadragénaire s'était retrouvé sans généraliste. On le lui avait conseillé. Lors du premier rendez-vous, l'homme, sous Prep, assure que le généraliste a eu "un discours moralisateur en m'indiquant que le traitement n'était pas la solution. La solution, c'est le préservatif, et il a souligné que ma façon de vivre était dangereuse pour ma santé."
Auprès de Sud-Ouest, le médecin a invoqué le secret médical.
Après ce premier rendez-vous, "je n'osais plus aller le voir", a confié le patient, qui n'a pris rendez-vous que pour faire renouveler ses traitements.
"Encore choqué" par le contenu de cette lettre d'adressage, le quadragénaire a prévenu l'Ordre des médecins des Landes. "D'un point de vue déontologie, un médecin ne peut faire figurer l'orientation sexuelle d'une personne. En cas de plainte du patient, ce médecin sera rappelé à ses devoirs déontologiques", a précisé le président du CDOM, le Dr Jean-François Dubroca.
[avec Sud Ouest]
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