Dans une interview au Journal du Dimanche, le président du syndicat MG France affirme que la campagne de vaccination ne pourra se faire sans l’appui des médecins généralistes. Il demande par ailleurs la création d’un outil de recueil des données concernant les injections et une consultation de prévention pour les personnes à risque afin de leur parler des bénéfices de la vaccination.
“Le Gouvernement a tiré des leçons du fiasco de la vaccination en grands centres de 2009. Il sait qu’il ne peut faire sans nous”, affirme en préambule le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat MG France. Pour lui, même si la stratégie est “élaborée en ce sens” bien que “floue” pour l’instant, le Gouvernement doit absolument s’appuyer sur le réseau de professionnels de ville, médecins, pharmaciens ou infirmiers. En bref : sur une organisation au niveau local, en lien avec les collectivités territoriales. “Après la pénurie de masques et les ratés des tests, l’exécutif ne peut se permettre un flop, des doses achetées pour rien”, poursuit-il.
Au-delà de cette organisation, le Dr Battistoni plaide également pour la transparence concernant le vaccin. “Les autorités doivent dire vite tout ce qu’elles savent et ce qu’elles ignorent car elles doivent d’abord convaincre ceux qui vont vacciner : nous !”, lâche le président de MG France, précisant que les praticiens ont besoin d’informations claires et concises, allant plus loin que la synthèse de la HAS notamment concernant les personnes ayant déjà été contaminées.
Les médecins, premiers vaccinés
“Nous sommes, égoïstement, les premiers concernés car il est probable que nous soyons vaccinés au début, dès le mois de janvier”, explique le Dr Battistoni, qui demande aussi des informations précises sur les effets secondaires. MG France demande donc la création d’un recueil exhaustif de toutes les données liées à la vaccination (nom du patient, date de l’injection, référence du vaccinateur, lot, etc, précise le JDD) par une nouvelle base informatique, en plus des données de pharmacovigilance.
Dernier grand enjeu de cette campagne de vaccination : convaincre les plus réticents. Pour cela, le Dr Battistoni demande la création d’une consultation de prévention pour les personnes à risque, dès le mois de décembre. Son objectif ? Expliquer les bénéfices du vaccin, aider les personnes concernées à se protéger lors des fêtes. “Il est parfois difficile de contrer les arguments des antivaccins mais les généralistes ont l’habitude”, assure-t-il.
[avec le JDD]
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