Pour l’heure, l’avant-projet du PLFSS 2022 est source d’une grande frustration pour Avenir Spé, aucune mesure significative n’étant prévue en faveur des spécialités médicales et chirurgicales alors qu’elles ont été durement impactées par la crise et les déprogrammations, parfois imposées sans autre justification que d’éviter une distorsion de concurrence avec le secteur public. Pas davantage de mesures en faveur du développement des équipes de soins spécialisés, pourtant encouragées par la loi de santé. C’est même le contraire qui se profile, avec deux articles prévoyant l’accès direct aux orthoptistes, sans qu’un diagnostic et une évaluation médicale pertinente aient été faits auparavant, et le renouvellement de prescriptions pour les kinésithérapeutes. Pour autant, les médecins spécialistes ne sont pas opposés à une part d’autonomie des soignants qui les accompagnent mais dans le respect de la définition des métiers et de son corollaire, la pertinence des actes. Une position largement partagée, souligne Patrick Gasser, avec les médecins généralistes représentés par MG France. Réenchanter l’exercice de la médecine de spécialité libérale Réalisée lors du premier semestre 2021, une grande consultation bénéficiant du soutien de l’assureur Branchet montre que les jeunes praticiens plébiscitent le regroupement au sein d’entreprises médicales, à l’image de leurs confrères généralistes qui se regroupent dans des maisons ou centres de santé ouverts aux autres professions composant les équipes de soins primaires. Pour les médecins spécialistes, ces entreprises médicales libérales, affranchies des fonds d’investissement qui se déploient dans la santé, notamment autour des cliniques, doivent avoir un effet structurant sur les parcours de soins des patients chroniques, par exemple avec les Maisons pédiatriques regroupant tous les professionnels de la périnatalité et de la petite enfance. Pour le Dr Marc Villacèque, président du syndicat national des cardiologues, l’exemple est aussi celui des pôles de spécialité, en cardiologie par exemple, offrant une prise en charge globale du patient chronique, insuffisant cardiaque notamment (> 2 millions de patients). La vision du patient doit être prise en compte dans ces structures, raison pour laquelle Patrick Gasser annonce la création d’un comité des usagers présidé par Nathalie Robert, également représentante des usagers au sein d’un gros GHT du 93 et patiente-experte. Pour faciliter ces regroupements en équipes de soins spécialisés, Avenir Spé prépare avec des partenaires une palette de services, juridiques et comptables notamment, permettant d’accompagner les soignants dans la création d’une entreprise libérale de santé, à mission, c’est-à-dire selon la loi PACTE une entreprise se donnant statutairement une finalité d’ordre social et environnemental en plus de son but lucratif. Si le chantier de la nouvelle convention a été reporté à 2023, Patrick Gasser est bien décidé à entamer prochainement les discussions avec la Cnam pour travailler à la co-construction de la convention de demain. Et de recréer le cadre redonnant à la profession l’envie, l’envie d’entreprendre.
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