Entre autres préconisations pour améliorer la prise en charge du Covid, le Syndicat des médecins libéraux (SML) a demandé que les médecins remplaçants soient exceptionnellement autorisés à exercer aux côtés du médecin en place. Sollicité par Egora, le syndicat de remplaçants Reagjir indique que c'est déjà possible. Précisions.
"Dans les cabinets, les médecins libéraux ont besoin de renforts", a insisté le Dr Philippe Vermesch, président du SML, lors d'une conférence de presse organisée mardi 17 novembre. S'il se félicite que le Gouvernement ait enfin compris qu'il fallait s'appuyer sur la médecine de ville, "premier hôpital de France", comme en témoigne la publication de fiches sur la prise en charge des patients sous oxygénothérapie en ambulatoire ou encore la mise en place du dépistage par tests antigéniques, plusieurs dysfonctionnements persistent selon le syndicat : la saisie des données sur SI-DEP est trop chronophage, le système ne prévoit pas de retour d'informations pour le médecin traitant, les déprogrammations d'activités chirurgicales sont encore trop systématiques dans certaines régions, notamment dans les cliniques orientées vers l'ambulatoire, et les patients à faible besoin en oxygène (moins de 3 litres par minutes) sont parfois maintenus en hospitalisation alors qu'ils pourraient être pris en charge par la ville.
Pour faire face à l'afflux de patients Covid et à la "hausse des demandes de soins liés à l'explosion des syndromes dépressifs liés au confinement, ainsi qu'aux conséquences des retards de diagnostic des cancers et des maladies cardiovasculaires qui décompensent", les médecins de ville ont besoin de toutes les ressources humaines nécessaires, qui ne doivent pas être "réquisitionn[ées] vers les hôpitaux, comme ce fut le cas la dernière fois" : assistants médicaux, stagiaires en médecine générale, étudiants en médecine, voire remplaçants, "qu'il faut autoriser exceptionnellement à venir exercer en même temps que le médecin en place", estime le SML. Le syndicat a indiqué avoir sollicité l'Ordre sur ce point.
Contacté par Egora, le syndicat de jeunes généralistes et remplaçants Réagjir se montre favorable à cette mesure… puisqu'elle est déjà en vigueur. A côté du contrat de remplacement classique, deux contrats offrent, en effet, la possibilité au remplaçant et au remplacé d'exercer de manière concomitante : le contrat de médecin assistant, pour les médecins thésés, et le contrat de médecin adjoint, pour les étudiants en médecine titulaires d'une licence de remplacement. "Le titulaire et l’assistant (thésé) ou l’adjoint (non thésé) peuvent avoir des activités soit identiques soit différentes : l’un peut, par exemple, être en consultation, pendant que l’autre est en visite, en téléconsultation ou en régulation", précise Reagjir sur son site.
Ces deux contrats sont prévus pour répondre à des situations spécifiques : besoins de santé publique (en zone sous-dense par exemple), afflux exceptionnel de population (zone touristique), ou état de santé du médecin remplacé. D'ordinaire, le CDOM valide ces contrats "à discrétion" ou à la demande d'un maire, précise le Dr Laure Dominjon, présidente du syndicat. Lors du premier confinement, puis par une circulaire du Cnom diffusée dans les départements il y a un mois, "ils ont eu pour consigne de le faire" sur l'ensemble du territoire, rapporte la jeune généraliste.
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