Un mois après avoir autorisé, sous conditions, les tests antigéniques pour des personnes symptomatiques dans le cadre d'un dépistage individuel, le Gouvernement vient préciser, dans un arrêté publié ce mardi 17 novembre, les conditions de ce dépistage, jugées très floues par de nombreux professionnels de santé et syndicats. “Le test est prioritairement réservé aux personnes symptomatiques et doit être utilisé dans un délai inférieur ou égal à quatre jours après l’apparition des symptômes”, indique le texte, supprimant ainsi les deux conditions antérieures : que ces personnes soient âgées de moins de 66 ans et ne présentent “aucun risque de forme grave” de Covid.
Alors que bon nombre de soignants dénonçaient le trop grand nombre d’asymptomatiques qui bénéficiaient de ces tests, le texte indique qu’ils peuvent être utilisés pour des personnes asymptomatiques, mais seulement “lorsque les professionnels de santé l’estiment nécessaire dans le cadre d’un diagnostic”. Les cas-contacts et les personnes détectées au sein d'un cluster sont, eux, toujours exclus de cette stratégie de dépistage. Pour les opérations de dépistage collectif, organisées par l’employeur ou une collectivité publique au sein de populations ciblées, ces tests peuvent également être utilisés “en cas de suspicion de cluster ou de circulation particulièrement active du virus”, et ce “après déclaration au représentant de l’Etat dans le département”. En cas de résultat négatif du test antigénique, les professionnels habilités à réaliser ces tests (pharmaciens, médecins, infirmières) doivent informer les personnes symptomatiques “âgées de 65 ans ou plus et les personnes qui présentent au moins un facteur de risque, tel que défini par le Haut conseil de santé publique (HCSP), qu'il leur est recommandé de consulter un médecin et de confirmer ce résultat par un examen de détection du génome du Sars-CoV-2 par RT-PCR”. Lors d'une interview accordée à RMC ce mardi matin, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a par ailleurs annoncé que la parution prochaine d'un arrêté qui permettra à d'autres professions (dentistes, masseurs-kinésithérapeutes...) d'effectuer ces tests, "pour que tout le monde puisse en faire demain".
La France se dote de tests antigéniques rapides pour renforcer sa capacité à tester largement et casser les chaînes de contamination. Ces tests réalisés par les professionnels de santé sont destinés en priorité aux personnes symptomatiques et aux dépistages ciblés.#BourdinDirect pic.twitter.com/YXDJVY0TRT
— Olivier Véran (@olivierveran) November 17, 2020
200.000 tests antigéniques ont d’ores et déjà été distribués aux généralistes par les pharmaciens, selon les chiffres communiqués ce mardi par le ministre de la Santé aux représentants des médecins et dévoilés par le SML. Sur ces 200.000 tests, 12.000 ont été réalisés ; 2.000 médecins en ont fait au moins un.
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