"Mépris" lors des négos conventionnelles : la CSMF appelle tous les médecins à stopper les actes gratuits
"La CSMF appelle tous les syndicats et tous les médecins à s'unir", a annoncé son président le Dr Jean-Paul Ortiz lors d'une conférence de presse réalisé ce jeudi 8 octobre. La veille, le principal syndicat de médecins libéraux annonçait son intention de "claquer la porte" des négociations face au "manque renouvelé de considération du gouvernement", voire de "mépris". Jean-Paul Ortiz qui avait "un grand espoir dans le Segur de la santé" a vite déchanté. S'il félicite les avancés salariales obtenues par les salariés hospitaliers, il regrette que "les promesses" de négociations conventionnelles "dodues" faites aux libéraux se soient vite effondrées par "une lettre de cadrage très étroite" du ministre de la Santé Olivier Véran. "Les tarifs ridicules et insultants alloués à la téléexpertise" et l'annonce des 300 millions dévolus à médecine de ville alors que 28 milliards ont été dégagés pour l'hôpital dont 13 milliards de rachat de dette. Baisse du chiffre d'affaire Le président de la CSMF est "tombé de sa chaise" en découvrant le contenu du PLFSS. "Les médecins généralistes en 2020 vont avoir une sous-exécution de l'Ondam donc une baisse du chiffre d'affaire de 500 millions d'euros. Quant aux spécialistes, la sous-exécution de l'Ondam représente une baisse de chiffre d'affaire de 1 milliard d'euros", s'est indigné le Dr Ortiz.
"Olivier Véran a annoncé très clairement dans la presse qu'il n'y aurait pas de revalorisation tarifaire pour la médecine de ville. La coupe est pleine", a ragé Jean-Paul Ortiz en rappelant que les prochaines négociations conventionnelles ont été repoussées aux 31 mars 2021. "Les revalorisations éventuelles ne verront le jour qu'au 4ème trimestre 2023. Nous avons donc trois ans de blocage tarifaire", s'est révolté le président de la CSMF. Pour rappel, le C à 25 euros avait été négocié lors des négociations de 2017. "Une attente de 6 ans et demi avec les mêmes tarifs n'est pas de nature à résoudre les déserts médicaux, à inciter les jeunes à installer ou à réduire les délais d'attente. Il s'agit d'un choix politique clair d'orienter le système de santé vers l'hôpital er d'abandonner la médecine de ville. Cette décision est mortifère pour la santé des Français", s'est offensé Jean-Paul Ortiz pour justifier sa décision de "claquer la porte" des négociations conventionnelles. En guise de protestation, la CSMF demande...
à "l'ensemble des médecins", tout syndicats confondus de ne plus faire d'actes gratuits. "Aujourd'hui les médecins font beaucoup d'actes gratuits. Nous n'avons pas à le faire. Cela ne veut pas dire que nous allons faire payer les patients. Nous pratiquerons le tiers payant quand il le faudra. Nous ne voulons pas pénaliser les malades. Nous allons expliquer cette opposition à la population", a indiqué le Dr Ortiz. Union Une campagne de communication "sur les réseaux sociaux, dans la presse mais surtout dans les cabinets" va être menée "dans les mois à venir jusqu'aux échéances électorales présidentielles", a également annoncé le Dr Ortiz. "Face au mépris de la médecine libérale, les médecins doivent s'unir. C'est par l'union que nous arriverons à contrecarrer les décisions politiques. Il est important que les médecins prennent en main cette protestation. Les autres syndicats sont sur la même analyse que nous ", a conclu le Dr Ortiz. Si la CSMF s'est retirées des négociations conventionnelles mono-professionnelles, elle continue à participer aux négociations pluri-professionnelles.
Si MG France dénonce "l’absence d’ambition du PLFSS qui ne permet aucune revalorisation significative du revenu des médecins libéraux", il estime qu'une "sortie bruyante des négociations actuelles serait une posture, une gesticulation".
Le syndicat majoritaire parmi les médecins généralistes regrette que le report de l’échéance conventionnelle annoncé par le PLFSS repousse la perspective d’une révision générale des tarifs et des rémunérations à l’horizon 2023. Il demande au gouvernement "d'apporter des améliorations substantielles à la situation des médecins généralistes sans attendre cette échéance lointaine".
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